Après avoir déçu contre la Belgique, l’équipe nationale s’est fort bien ressaisie face à la Corée du Sud. Comment avez-vous vécu ce match ? Comme tout Algérien, j’ai vibré aux exploits des Verts sur le terrain. C’était le match qu’il fallait qu’ils fournissent après la déception de leur sortie face à la Belgique où ils n’avaient pratiquement pas joué. En dehors de l’action qui avait amené le penalty, on ne les avait pas vus en attaque. Les statistiques étaient là pour le prouver avec seulement trois tirs des Algériens en 90 minutes de jeu, le plus faible de toutes les équipes du Mondial lors de la première journée.
A quoi attribuez-vous la réaction positive de cette équipe ?
Aux changements qui ont été apportés par rapport au match contre les Belges. Vahid Halilhodzic se devait de revoir sa copie. Il l’a fait et c’est tant mieux pour nous. Il a ainsi titularisé un arrière-droit de métier en la personne de Mandi car, malgré toute sa volonté, Mehdi Mostefa ne peut pas tenir ce rôle convenablement. Il a fait confiance à Djabou et à Brahimi qui ont apporté un plus au rendement offensif de l’équipe. Il a placé Slimani en pointe avec la réussite que l’on a vue.
Sur les 23 joueurs qu’il a amenés au Brésil, deux étaient les plus aptes à jouer comme avant-centre, Slimani et Ghilas. Halilhodzic a préféré aligner à ce poste, contre les Belges, Soudani qui est un élément qui s’exprime mieux sur le côté gauche de l’attaque. Je crois qu’il a voulu philosopher ce jour-là, histoire de désorienter tout le monde. Il y a aussi un paramètre à ne pas négliger pour expliquer le succès des Algériens, c’est que l’adversaire rencontré ce jour-là, à savoir la Corée du Sud, est une modeste équipe. Avant le Mondial elle ne s’était pas tellement mise en évidence puisqu’elle n’a fait qu’aligner les défaites.
C’est un point dont il faut tenir compte pour éviter de tomber dans des excès de triomphalisme. Je dis cela sans chercher à diminuer du mérite des Verts qui ont fourni contre les Coréens une première mi-temps presque parfaite, une première mi-temps où il y avait de la technicité, de l’inspiration et une volonté de bien faire.
Les Verts sont tout proches de la qualification aux 8es de finale. Les sentez-vous capables d’obtenir leur billet ?
S’ils entrent sur le terrain avec l’esprit qui les animés face à la Corée du Sud, ils obtiendront ce billet sans problème. Mais attention, il s’agira pour eux d’affronter une équipe qui est dans une situation délicate dont le seul salut sera de gagner, au contraire de celle des Algériens pour laquelle un match nul sera suffisant pour passer.
L’équipe de Russie n’est pas un foudre de guerre. Elle ne dispose pas de grandes individualités mais elle a comme entraîneur quelqu’un de très compétent en la personne de Fabio Capello. En outre, ses joueurs vont se mettre la pression et attaquer à tout-va. Les Verts n’ont pas à faire de calcul, se dire qu’ils n’ont besoin que d’un match nul et que pour cela ils n’ont pas à opter pour l’offensive, ce qui pourrait les obliger à se découvrir.
La réédition de la tactique du match contre la Belgique est à proscrire. Il faut jouer comme s’il s’agissait d’un match barrage. A mon avis, les Algériens ont largement de la place pour se qualifier s’ils savent aborder ce match dans de bonnes dispositions psychologiques.