L’orateur a affirmé que le peuple n’est pas dupe et que, selon lui, toutes les tentatives du pouvoir de se recycler de l’intérieur sont vouées à l’échec.
Le coordinateur de l’instance présidentielle du Front des forces socialistes (FFS), Ali Laskri, a animé, hier, un meeting populaire dans la commune de Haïzer (est de Bouira), où il a tiré à boulets rouges sur le pouvoir actuel. En effet, Laskri a qualifié les dernières injonctions du chef d’état-major de l’ANP de “dérives totalitaires”, visant, selon l’orateur, à faire de l’Algérie une caserne à ciel ouvert. “On nous dit que la sortie de crise réside dans la seule voie constitutionnelle, or notre pays n’a jamais possédé une véritable Constitution”, tranchera l’hôte de Haïzer, en soulignant que toutes les Constitutions depuis l’indépendance ont été, selon ses dires, “taillées sur mesure” contre la volonté du peuple.
Laskri a également fait le rapprochement entre la situation politique du pays et celle qui prévaut en Égypte. “Ils veulent faire de notre chère patrie une dictature à l’égyptienne. Je le dis haut et fort : l’Algérie n’est pas l’Égypte et elle ne le sera jamais !” Selon lui, les Algériens ont face à eux un pouvoir “aphone” à leurs aspirations et à leurs revendications.
“Sept mois que des millions d’Algériens sortent de manière hebdomadaire pour revendiquer plus de liberté et de démocratie (…), et que leur répond ce pouvoir ? qu’ils sont des traîtres !”, tonnera Laskri. Pour ce dernier, les tenants du pouvoir agitent l’épouvantail de la main étrangère à chaque fois qu’ils sont en danger.
“Ce sont eux la menace pour l’Algérie, ce sont eux la main de l’étranger, et c’est vous (le peuple, ndlr) qui êtes le seul et unique sauveur de notre pays.” Ali Laskri estime que le système “semi-civil” qui s’est installé à la tête du pays depuis l’indépendance tend à se métamorphoser en “junte militaire”. “On doit à tout prix s’y opposer.
L’Algérie et son peuple aspirent à des lendemains meilleurs, et ses jours sombres qui nous menacent, nous devons les combattre de manière pacifique”, a-t-il martelé. Pour le coordinateur de l’instance présidentielle du FFS, le 31e vendredi révolutionnaire et pacifique a été une “immense gifle” donnée au pouvoir.
“Les Algériennes et les Algériens sont sortis manifester leur désapprobation de ces élections qui n’ont d’élections que le nom, car elles seront dirigées et encadrées par le pouvoir et qui n’ont qu’un seul but : assurer la pérennité du régime”, a-t-il dénoncé. Et d’ajouter : “Les tenants du pouvoir veulent une élection présidentielle, même par un forcing, pour le changement, pas du système, mais dans le système.”
L’orateur a affirmé que le peuple n’est pas dupe et que, selon lui, toutes les tentatives du pouvoir de se recycler de l’intérieur sont vouées à l’échec. Ali Laskri a, par ailleurs, affirmé que la sortie de crise pourrait passer par la Convention du pacte politique pour une véritable transition démocratique : “Un véritable dialogue qui doit être global, inclusif, sans préalables et précédé par des mesures de détente et d’apaisement.”
Il a, en outre, appelé à la libération de l’ensemble des détenus d’opinion et politiques, dont le moudjahid Lakhdar Bouregâa, Karim Tabbou, Fodil Boumala et l’activiste Samir Belarbi. Il y a lieu de noter que le meeting de Laskri entrait dans le cadre de l’hommage rendu par la section locale du FFS aux anciens militants décédés, dont Amzal Saïd, Zougari Hammouche et Bouchlaghem Saïd.
RAMDANE BOURAHLA