Ali Laskri à Oran : “Simulacre de dialogue pour un autre coup de force électoral”

Ali Laskri à Oran : “Simulacre de dialogue pour un autre coup de force électoral”

Par S. Ould Ali

En s’accrochant à l’organisation de l’élection présidentielle dans les plus brefs délais, le pouvoir veut opérer un autre coup de force afin d’imposer son président et ainsi pouvoir se régénérer.

C’est, en substance, l’analyse que le coordinateur de l’instance présidentielle du FFS, Ali Laskri, a faite du forcing opéré ces derniers jours par les tenants du pouvoir à travers “un simulacre de dialogue” engagé contre la volonté du
peuple : “Au 23e vendredi révolutionnaire et pacifique, des millions d’Algériennes et d’Algériens sont sortis pour réitérer et revendiquer le changement radical du système et non le changement dans le système, et l’enclenchement d’un véritable processus de transition démocratique dans le pays”, a rappelé Ali Laskri lors de son intervention au siège du FFS à Oran.

Rejetant par là “l’installation du panel (dirigé par Karim Younès, ndlr) chargé par le pouvoir d’encadrer un dialogue qui a pour finalité l’organisation d’une élection présidentielle au service de la pérennité du régime”. Le coordinateur de l’instance présidentielle du FFS a rappelé que le régime est hostile à toute initiative démocratique et fait tout pour se maintenir en place, y compris en violant la Constitution qu’il prétend respecter. Ali Laskri en veut pour preuve le limogeage du ministre de la Justice, Slimane Brahmi, et son remplacement par Belkacem Zeghmati, en transgression de la Constitution qui n’accorde pas pareille prérogative à un président par intérim.

Pourtant, le pouvoir devra, un jour ou l’autre, rendre les armes, ses subterfuges étant éventés les uns après les autres : “Les Algériens n’ont plus peur, ne sont plus dupes et ne se feront plus avoir par les tentatives de division sur la question identitaire, ethnique, régionaliste… Ils sont unis autour de la même revendication : le départ du pouvoir et le droit de choisir leur destinée”, s’est satisfait le responsable du FFS.

Ali Laskri a, par ailleurs, affirmé que la sortie de la crise dans laquelle se trouve l’Algérie pourrait passer par la “Convention du pacte politique pour une véritable transition démocratique”, prévue pour le 31 août, à laquelle ont récemment appelé plusieurs partis et organisations, regroupés sous forme de Forces de l’alternative démocratique : “En proposant une transition démocratique à travers un processus constituant, souverain, les partis, les organisations et les personnalités qui ont signé le pacte pour une véritable transition démocratique ouvrent la seule perspective possible pour donner la parole au peuple, afin qu’il puisse choisir démocratiquement la forme et le contenu des institutions qu’il souhaite mettre en place et rejettent toutes les tentatives d’imposer une élection présidentielle qui vise à sauver le régime en place.” Le coordinateur de l’instance présidentielle du FFS a, enfin, appelé à la libération de l’ensemble des détenus d’opinion et politiques, dont le moudjahid Lakhdar Bouregâa.
S. Ould Ali