La chancelière, au pouvoir depuis 2005, a été réélue pour un troisième mandat, dimanche…
Un triomphe historique. A 59 ans, la chancelière allemande Angela Merkel a remporté, ce dimanche, les élections législatives pour la troisième fois. Son parti conservateur, l’Union chrétienne-démocrate (CDU), a même recueilli plus de 42% des suffrages. Un «super résultat», comme l’a qualifié celle que les Allemands surnomment «Mutti» (maman).
L’ampleur de sa victoire lui permettrait même d’obtenir la majorité absolue au Bundestag, la chambre basse du parlement, selon les télévisions publiques ARD et ZDF. Ce qui n’était jamais arrivé depuis le chancelier Konrad Adenauer en 1957.
«Trop tôt» pour se prononcer sur les alliances
Avec cette victoire, la chancelière a offert à son parti son score le plus élevé depuis la Réunification du pays en 1990 avec 42,5% des voix, en hausse de près de 9 points par rapport à la dernière élection de 2009, selon des projections basées sur des résultats partiels diffusées par la chaîne publique ZDF.
Si elle a jugé qu’il était «trop tôt» pour se prononcer sur la démarche à suivre en termes d’alliances, elle pourra vraisemblablement diriger l’Allemagne sans partenaire de coalition. Prudente, elle a toutefois déclaré qu’il fallait «attendre les résultats définitifs», tout en soulignant qu’on avait «déjà le droit de faire la fête».
Loin devant le SPD
Son parti arrive très loin devant le parti social démocrate (SPD) 25,9% (+2,9) qui reste proche de son plus bas historique d’il y a quatre ans. Mais l’allié libéral d’Angela Merkel, le FDP, a été éjecté du parlement pour la première fois de l’après-guerre, avec son plus faible score jamais enregistré, 4,6%, d’après ces projections.
Les Verts sont en baisse sensible à 8% (-2,7 points), victimes d’une mauvaise stratégie de campagne et d’une polémique sur la tolérance passée du mouvement envers la pédophilie. Quant à la gauche radicale, Die Linke, elle a baissé de 3,5 points, à 8,4%.
Bonne gestion de la crise de l’euro
En termes de sièges, la CDU/CSU remporterait ainsi 304 mandats de députés sur un total de 606. Trois partis de gauche seraient en outre représentés au Bundestag : le SPD (185 sièges), Die Linke (60) et les Verts (57).
Angela Merkel a donc été plébiscitée par les 62 millions d’électeurs allemands, qui la créditent d’avoir bien géré la crise de l’euro et d’avoir su protéger la première économie européenne. Elle a vanté durant la campagne la bonne tenue des finances publiques et la baisse du chômage, à seulement 6,8% de la population active, quand ce même indicateur explosait dans beaucoup de pays européens.