La fuite d’un document confidentiel allemand évoquant les liens entre le pouvoir turc et des groupes terroristes a entraîné de nouvelles tensions entre Berlin et Ankara, la Turquie réclamant des explications hier tandis que les autorités allemandes ont admis une erreur.
La chaîne de télévision publique allemande ARD avait diffusé mardi des extraits d’une réponse classée « confidentielle » à une question de parlementaires. Dans celle-ci, le ministère allemand de l’Intérieur qualifiait la Turquie de « plateforme pour des groupes terroristes aux Proche et Moyen-Orient ».
Le ministère turc des Affaires étrangères a, dans un communiqué, réclamé hier « des explications aux autorités allemandes » et dénoncé une politique de « deux poids deux mesures provenant de certains cercles politiques » en Allemagne. Le porte-parole du ministère allemand de l’Intérieur, Johannes Dimroth, a au cours d’une conférence de presse régulière mercredi pris ses distances avec le document, soulignant que son ministère n’avait « pas d’expertise » sur le sujet et que la réponse avait été rédigée « par erreur » sans la participation du ministère des Affaires étrangères. La porte-parole de la diplomatie allemande, Sawsan Chebli, a quant à elle souligné que son ministère « n’était pas en accord » avec le contenu cité par ARD.
Les relations germano-turques n’ont cessé de se tendre ces dernières semaines en raison de l’adoption par le Parlement allemand d’une résolution reconnaissant le génocide arménien et de menaces turques de suspendre un accord crucial limitant l’afflux de migrants en Europe.