Allocation chômage : Vers une réforme profonde du dispositif ? (Rapport de la Cour des comptes)

Allocation chômage : Vers une réforme profonde du dispositif ? (Rapport de la Cour des comptes)

La Cour des comptes en Algérie a publié un rapport particulièrement critique sur le dispositif d’allocation chômage mis en place en 2022. Ce rapport, qui a analysé le projet de loi de régularisation du budget 2022, met en évidence d’importantes lacunes dans la mise en œuvre de ce programme social.

Les données présentées par la Cour révèlent une profonde disparité entre le nombre de demandeurs d’emploi (3,8 millions) et le nombre d’offres d’emploi (394 000) enregistrées en 2022. Ce déséquilibre structurel du marché du travail algérien met en lumière l’ampleur du défi à relever pour intégrer les bénéficiaires de l’allocation chômage dans un emploi stable.

Le rapport a révélé plusieurs données relatives aux bénéficiaires. En effet, 21% d’entre eux sont titulaires d’un diplôme universitaire, 15% sont diplômés d’une formation professionnelle, 64% n’ont aucun niveau d’études et 72% sont des femmes. Cette situation souligne la nécessité de mettre en place des programmes de formation adaptés pour améliorer l’employabilité de ces personnes.

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Malgré les sommes importantes investies dans ce dispositif (208 milliards de dinars en 2022), le taux d’insertion professionnelle des bénéficiaires reste très faible. Seuls 5,9% des bénéficiaires ont trouvé un emploi grâce à l’accompagnement de l’Agence nationale de l’emploi (ANEM). Cette statistique met en évidence l’inefficacité des programmes d’orientation et d’accompagnement proposés aux demandeurs d’emploi.

Rapport accablant sur l’allocation chômage : des milliards engloutis, des résultats décevants

La Cour des comptes a également mis en évidence des cas de fraudes et d’abus dans le cadre de ce dispositif. Ainsi, 14 400 bénéficiaires ont indûment perçu l’allocation chômage, représentant un montant total de 657 millions de dinars. Bien que l’ANEM ait récupéré une partie de ces sommes, ce chiffre souligne la nécessité de renforcer les contrôles pour lutter contre les fraudes.

Notons que pour continuer à bénéficier de l’allocation chômage, le bénéficiaire doit remplir un certain nombre de conditions, notamment se présenter aux services de l’ANEM de son lieu de résidence afin de renouveler son inscription, répondre aux convocations des services de l’Agence et ne pas refuser deux offres d’emploi correspondant à ses qualifications, ni refuser une formation visant à améliorer son employabilité.

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Les programmes de formation mis en place pour améliorer l’employabilité des bénéficiaires de l’allocation chômage ont également été pointés du doigt par la Cour des comptes. Les taux de participation et de réussite à ces formations sont faibles, ce qui remet en question l’efficacité de ces dispositifs.

Comment sortir de l’impasse de l’allocation chômage ?

Face à ces constats alarmants, la Cour des comptes a formulé plusieurs recommandations pour améliorer l’efficacité du dispositif d’allocation chômage :

  • Renforcer les contrôles pour lutter contre les fraudes
  • Améliorer l’adéquation entre les formations proposées et les besoins du marché du travail
  • Développer des programmes d’accompagnement individualisés pour les demandeurs d’emploi
  • Simplifier les procédures d’accès à l’allocation chômage
  • Renforcer la coordination entre les différents acteurs impliqués dans l’insertion professionnelle

Ces recommandations visent à faire du dispositif d’allocation chômage un véritable levier pour l’insertion professionnelle des demandeurs d’emploi et à réduire le coût de ce programme pour les finances publiques.

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En conclusion, le rapport de la Cour des comptes dresse un bilan sévère du dispositif d’allocation chômage en Algérie. Les résultats obtenus sont en deçà des attentes et les dysfonctionnements identifiés nécessitent une profonde réforme de ce dispositif.