Une réussite numérique française rentre au pays. Le groupe d’investissement Fimalac, propriété de Marc Ladreit de Lacharrière, a annoncé, mercredi 10 juillet, être entré en négociations exclusives avec le fonds américain Tyger Global au sujet de la reprise du site Allociné, le spécialiste français du cinéma et des séries en ligne, qui avait été lancé en 1993.
« L’idée, c’est de construire un champion français du divertissement numérique en fusionnant ces deux acteurs. C’est dans notre tradition d’accompagner des champions français à l’international », affirme Véronique Morali, la présidente de Fimalac Développements.
Il y a un mois, Fimalac avait pris le contrôle de Webedia (Purepeople, Puretrend). L’attelage ainsi constitué toucherait trois millions d’internautes français par jour, et devrait peser environ 50 millions d’euros de revenus en 2013, selon Mme Morali.« Ce sera le quatrième groupe média français digital », précise-t-elle.
« VITRINE MÉDIATIQUE »
Le journal L’Opinion, qui a dévoilé l’opération sur son site, situe la transaction dans une fourchette allant de 50 à 70 millions d’euros, soit bien moins que la somme déboursée par Tyger Capital pour acheter le français en 2007 (120 millions d’euros). « A ce stade », Mme Morali n’a pas confirmé ce montant. « Les choses vontaller très vite. Pour l’instant, nous allons fusionner les deux entités en laissant telle quelle la direction d’Allociné », a-t-elle expliqué.
En vente depuis quelques mois, Allociné est une marque très connue, s’appuyant sur 25 millions de visiteurs uniques par mois, solide sur le mobile, avec une présence internationale dans cinq pays. Le chiffre d’affaires de la plateforme de bandes annonces était d’environ 20 millions d’euros en 2012.
Allociné et Webedia sont présents sur deux marchés stratégiques de la sphère médiatique : la vidéo en ligne et les opérations spéciales avec les marques, le« brand publishing ».
Avec cette nouvelle acquisition, Fimalac est désormais présent dans la production, les salles de spectacle, dans la billetterie, et donc dans la « vitrine médiatique ». Une autre grande start-up hexagonale du numérique a été au centredes attentions ces derniers mois. Il s’agit de la plateforme de vidéos en ligne Dailymotion, détenue par Orange. « Chaque chose en son temps, tempère Véronique Morali. Il faut d’abord bien digérer ces deux acquisitions, monter les marches une par une… Même si nous sommes toujours capables d’être très réactifs. »