La Russie et les États-Unis sont sur le point de suspendre leurs pourparlers au sujet de la Syrie. Les deux puissances se sont rejetées mutuellement, jeudi, la responsabilité de l’échec de l’accord du 9 septembre.
La Russie, qui soutient militairement le régime de Bachar al-Assad, a annoncé, jeudi 29 septembre, qu’il n’y aurait pas de répit dans sa participation à l’offensive sur Alep. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que la Russie « continuerait la mission de son armée de l’air en soutien à la lutte antiterroriste que mènent les forces armées syriennes ».
Une déclaration qui a davantage crispé Washington. Entérinant l’échec de la laborieuse coopération avec la partie russe, le secrétaire d’État américain, John Kerry, a déclaré, de son côté, que les États-Unis étaient sur le point de suspendre toute discussion avec la Russie sur la Syrie.
L’assaut contre Alep, dernier grand centre urbain tenu par les rebelles, a débuté le 23 septembre, après l’échec du cessez-le-feu qui découlait de l’accord conclu le 9 septembre par les États-Unis et la Russie.
Pour Washington, en s’alliant aux forces pro-Assad dans leur entreprise de reconquête d’Alep-Est, Moscou a torpillé la recherche d’une solution diplomatique à la guerre civile syrienne. « Il est absurde, tandis qu’ont lieu de tels bombardements, de continuer à négocier pour aborder les choses sérieusement », a déclaré John Kerry depuis Washington. « Nous en sommes arrivés à un moment où nous allons devoir chercher d’autres voies. »
Un an depuis les premiers raids russes
Vendredi, cela fera très exactement un an que l’aviation russe a mené ses premiers raids en Syrie conformément à l’ordre donné par Vladimir Poutine.
Pour Dmitri Peskov, la responsabilité de la reprise des combats incombait aux États-Unis qui, a-t-il dit, n’ont pas su respecter leur engagement à distinguer les rebelles modérés des groupes jihadistes. Dans le cadre de l’accord russo-américain du 9 septembre, les rebelles nationalistes devaient s’éloigner des jihadistes. Les États-Unis se seraient alors alliés à la Russie pour bombarder des positions de l’ex-Front Al-Nosra et de l’organisation État islamique (EI).
Sur le terrain, depuis la rupture de la trêve, les rebelles, dépassés par la puissance de feu de l’aviation russe, s’estiment lâchés par leurs alliés étrangers et se disent contraints de travailler plus étroitement avec les jihadistes, soit l’exact inverse de ce que la diplomatie américaine avait tenté d’obtenir.