Le manque d’expérience au plus haut niveau, le forfait de Mourad Meghni, les blessures de cadres ne poussent pas à l’optimisme.
L’objectif premier du Brésil est de remporter le Mondial 2010 en Afrique du Sud, même si la sélection n’offre pas le plus beau des jeux, a affirmé dimanche, l’attaquant Luis Fabiano, qui ambitionne pour sa part d’être sacré meilleur buteur.
«Si nous n’atteignons pas la finale, nous aurons échoué», a déclaré Fabio Capello, l’entraîneur italien de l’Angleterre. Les ambitions sont affichées.
Mais qu’en est-il des Fennecs qui prennent part pour la troisième fois à la phase de la Coupe du Monde, d’autant qu’à chaque édition, de petites sélections se voient affronter les plus talentueuses des équipes étrangères.
Un véritable exploit, en soi, que de figurer dans le gotha mondial. Aussi, leurs ambitions se retrouvent limitées. C’est ainsi que faire un nul ou remporter une victoire en phase finale de la Coupe du Monde devient un fait d’armes historique au moment où les autres nations comptabilisent les trophées.
Il en est de même pour l’Equipe nationale qui renoue avec la Coupe du Monde après une traversée du désert de 24 ans. Certes, pour ces retrouvailles, l’Algérie devra affronter la Slovénie, l’Angleterre et les Etats-Unis. Un groupe coriace.
Après une qualification acquise à l’arraché, les supporters algériens misent tout sur cette équipe déterminée et pleine de bonne volonté. Un groupe poussé et propulsé par l’euphorie extraordinaire d’un peuple assoiffé de reconnaissance internationale. Cependant, le sélectionneur national, Rabah Saâdane l’avait bien précisé.
«L’Algérie fera son possible pour éviter l’humiliation et donner une bonne image lors du premier tour», mais ne vise rien au- delà de ces trois matchs. Sage décision et bonne précaution pour éviter la désillusion.
La Coupe du Monde exige un très haut niveau, et même les plus grandes volontés du monde ne remplacent guère les compétences. L’Algérie qui a démontré beaucoup trop d’insuffisances lors de ses derniers matchs amicaux (Serbie- Irlande) ne rassure pas.
Une défense poreuse (8 buts encaissé) et une attaque stérile (aucun but lors des quatre derniers matchs) ne sont pas de bon augure, à une douzaine de jours du coup d’envoi du Mondial sud-africain. Le manque d’expérience au plus haut niveau, le forfait de Mourad Meghni, les blessures de cadres ne poussent pas à l’optimisme. Si le toit du monde semble hors de portée, les Verts ont-ils toutefois des chances de sortir de leur poule? Partant de ces bilans, dire que les Verts visent le second tour serait utopique.
En tout cas, les deux défaites concédées en amical sont un bon test pour les joueurs et pour le staff technique qui a une semaine de stage en Allemagne pour corriger les lacunes s’il veut nous contredire. Le chantier est vaste. Il faut dire que la dernière sortie des coéquipiers de Ziani a eu l’effet d’une véritable douche froide. Le réveil a été dur pour les inconditionnels des Verts qui croyaient en cette équipe.
Par ailleurs, l’espoir persiste car on se surprend à vouloir y croire encore. Comme l’a si bien souligné Ziani: «Vaut mieux perdre un match amical et faire un bon résultat en compétition officielle» à l’issue du match de vendredi dernier. D’ailleurs, tous espèrent voir un meilleur visage des Verts face aux Emirats arabes unis le 5 juin prochain avant le véritable test face à la Slovénie, le 13 juin.
Linda CHEBBAH