Alors que les tensions entre l’Arabie saoudite et l’Iran sont vives : Réunion de suivi de l’Opep tendue

Alors que les tensions entre l’Arabie saoudite et l’Iran sont vives : Réunion de suivi de l’Opep tendue

bouzid chalabi

Tout porte à croire que la 14e réunion du comité de suivi ministériel conjoint Opep et non Opep (Jmmc), qui aura lieu demain 19 mai à Djeddah, en Arabie saoudite, et à laquelle le ministre algérien de l’Energie, Mohammed Arkab, prendra part, se tiendra dans un contexte tendu.

Et pour cause. Les attaques subies, ces derniers jours, par le pays hôte contre ses navires et ses installations pétrolières. L’Arabie saoudite aura donc l’opportunité, à l’occasion de cette réunion, qui servira à faire le point sur le suivi de l’accord qui les engage depuis début 2018 à limiter leur production, de lancer des avertissements. Car elle reste convaincue que les attaques qu’elle a subies menacent non seulement l’Arabie saoudite mais, également, la sécurité des approvisionnements en brut et l’économie mondiale. Devant un tel scénario, le comité technique mixte (JTC), appendice du Jmmc, qui prépare un rapport mensuel sur les perspectives du marché mondial du pétrole pour le reste de l’année 2019, n’en sera pas moins mis à contribution pour appuyer la mise en garde de l’Arabie Saoudite. Toujours dans ce même contexte, les Emirats arabes, voisins et alliés du royaume saoudien, ont prôné mercredi la «désescalade» tout en blâmant le «comportement de l’Iran» pour les tensions croissantes dans le Golfe.

A propos de la réunion du Jmmc, des observateurs avancent que malgré l’absence du ministre iranien, la question d’une éventuelle augmentation de la production devrait être à l’ordre du jour, avant une prise de décision qui devrait normalement attendre la réunion plénière de l’Opep fin juin. Toujours au sujet de cette éventuelle augmentation de la production, Olivier Jacob, analyste chez Petromatrix, juge que «si la situation se complique, nous ne voyons pas comment l’Iran et le Venezuela pourraient accepter de voter en faveur d’une augmentation de la production de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis pour compenser leurs exportations, restreintes par les sanctions américaines». Les cours du pétrole ont grimpé jeudi dernier suite aux attaques subies par le royaume saoudien. Ainsi le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a fini à 72,62 dollars à Londres, en hausse de 85 cents par rapport à la clôture de mercredi. A New York, le baril pour le contrat de juin a pris aussi 85 cents à 62,87 dollars.

De plus, selon les données de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), malgré un bond des stocks de brut américains, les prix du brut ont grimpé jeudi dernier pour la troisième fois consécutive. «La hausse des stocks étant éclipsée par le risque géopolitique», a expliqué Jasper Lawler, analyste chez London Capital Group. Pour revenir au prochain Jmmc, il y a lieu de rappeler qu’il est chargé d’examiner le rapport mensuel préparé par son comité technique mixte (JTC) et les développements récents sur le marché mondial du pétrole, ainsi que les perspectives pour le reste de l’année 2019. Le Jmmc a été créé à la suite de la 171e Conférence ministérielle de l’Opep, le 30 novembre 2016, et de la Déclaration de coopération ultérieure faite lors de la réunion ministérielle conjointe Opep-non Opep, tenue le 10 décembre 2016. Co-présidé par le royaume d’Arabie saoudite et la Russie, le Jmmc est composé également de l’Algérie, des Emirats arabes unis, de l’Iraq, du Kazakhstan, du Koweït, du Nigeria et du Venezuela.
Comme il faut savoir que les pays participants à la Déclaration Opep et non Opep s’engagent en faveur de la stabilité des marchés pétroliers, de l’intérêt mutuel des pays producteurs et consommateurs, de l’approvisionnement efficace, économique et sûr des pays consommateurs, d’un rendement équitable du capital investi, ainsi que du retour de la confiance des investisseurs.