Alors que les transferts illicites ont atteint 150 milliards de dinars, Des brigades mixtes pour le contrôle du commerce extérieur

Alors que les transferts illicites ont atteint 150 milliards de dinars, Des brigades mixtes pour le contrôle du commerce extérieur

En à peine quelques années, les transferts illicites de capitaux vers l’étranger sont passés de 30 à 150 milliards de dinars. Pour les cinq premiers mois de l’année en cours, ces transferts ont atteint 200 millions d’euros. Têtus, comme ils sont ces chiffres, divulgués par les services des douanes renseignent sur les proportions alarmantes que prend ce phénomène.

Certes, les pouvoirs publics avaient pris certaines mesures pour endiguer ce fléau, mais sans grands résultats pour ne pas dire en vain. La preuve en est que la courbe de la fuite des capitaux va crescendo d’année en année. Le décret pris en 1997 n’ayant pas montré son efficacité.

Il a fallu que les cours du pétrole accusent une dégringolade et que les réserves de changes entament leur érosion pour que les pouvoirs publics se rendent compte de la gravité de la situation. Aussi, le ministère du Commerce a décidé d’élaborer un autre décret exécutif qui sera soumis au gouvernement dans l’espoir de venir à bout de la saignée des devises du pays en ces temps de vaches maigres.

Le texte consiste en la réactivation des brigades mixtes pour le renforcement du contrôle du commerce extérieur à défaut de la réinstauration du monopole sur cette activité, le processus d’accession à l’Organisation mondiale du commerce oblige. Ces brigades, composées des douanes, des impôts et du commerce, auront pour tâche fondamentale de contrôler les activités d’importation mais tout en étant élargi aux opérations de contrôle des autres activités économiques, selon un responsable du département de Amara Benyounès. Pour lequel le nouveau dispositif insufflera une nouvelle dynamique en matière d’organisation desdites brigades avec plus de moyens et de coordinations. Elles seront chargées de mener des enquêtes sur les pratiques illicites tout « en se penchant sur les opérations de facturations et de transferts de devises », soutient le même responsable.

Cette mesure intervient à quelques semaines d’un conseil des ministres restreint, présidé par le chef de l’Etat – qui avait recommandé de mettre en branle des mesures de rationalisation des importations et la lutte contre l’évasion des capitaux -, à l’issue duquel deux groupes de travail avaient été mis en place. Le premier, au niveau du ministère du Commerce. Quant au second, composé du ministère du Commerce, des douanes et de l’administration fiscale, il a pour tâche de suivre rigoureusement et en permanence toutes les transactions ayant trait au commerce international pour limiter la fuite des capitaux.

F.A/APS