Alors que l’Onu évoque un usage excessif de la violence: Venezuela : l’ancienne procureure générale citée

Alors que l’Onu évoque un usage excessif de la violence: Venezuela : l’ancienne procureure générale citée

“Depuis le début des manifestations en avril, on constate une tendance évidente à l’usage excessif de la force de part et d’autre”, a souligné l’ONU.

Le procureur général du Venezuela, Tarek William Saab, a déclaré hier que sa prédécesseure Luisa Ortega Diaz avait été “complice des violences” survenues pendant les manifestations de l’opposition, qui ont fait 120 morts en quatre mois. “La procureure générale a joué un rôle de complice dans ces violences. L’histoire se souviendra des actes prémédités qu’elle a commis en toute impunité dans le but d’entraîner le pays vers une situation de guerre”, a déclaré M. Saab durant une conférence de presse donnée dans son bureau. M. Saab, ancien ombudsman (défenseur du peuple) du Venezuela, a été nommé samedi par l’Assemblée nationale constituante, en remplacement de Mme Ortega.

“Nous en sommes venus à cette décision dans le but de rétablir la justice et l’équité, face à ces cas de violations des droits de l’homme”, a-t-il ajouté, faisant référence aux violences présumées commises par l’opposition, dans lesquelles six personnes auraient notamment été brûlées vives.

La Table de l’unité démocratique (MUD) a nié ces violences, et a accusé les troupes gouvernementales et la police d’être derrière ces brutalités.

Par ailleurs, l’ONU a appelé hier les autorités vénézuéliennes et l’opposition à rechercher une solution à l’exacerbation rapide des tensions dans le pays. “Je demande à toutes les parties de rechercher une solution à l’exacerbation rapide des tensions dans le pays, de renoncer à la violence et de prendre les mesures nécessaires à un véritable dialogue politique”, a déclaré le Haut-commissaire aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad al Hussein, dans un communiqué. “Depuis le début des manifestations en avril, on constate une tendance évidente à l’usage excessif de la force”, a-t-il souligné.

À propos du nombre de personnes détenues, aucun chiffre officiel n’a été publié, mais “des estimations fiables suggèrent qu’entre le 1er avril, date à laquelle ont commencé les manifestations de masse, et le 31 juillet, plus de 5 051 personnes ont été placées en détention”, poursuit le Haut-commissariat.

Dimanche, le président vénézuélien Nicolas Maduro a affirmé que l’armée avait repoussé une “attaque terroriste” contre une base militaire dans le nord-ouest du pays, où deux assaillants ont été tués et huit capturés. M. Maduro a déclaré à la Télévision publique que les morts et les prisonniers avaient été identifiés comme un officier déserteur et neuf civils. L’officier a été arrêté et “il donne des informations comme le font sept des prisonniers”, a-t-il précisé. Le chef des forces armées du pays, le général Jesus Suarez Chourio, avait auparavant fait état d’un mort et d’un blessé grave du côté des assaillants.

Ces incidents se sont déroulés dans une base militaire à Valencia, 180 km au nord de Caracas. Il s’agit “d’une attaque terroriste de type paramilitaire”, a affirmé dans un communiqué le ministre de la Défense Vladimir Padrino, qui l’a qualifiée de “spectacle de propagande” et “acte désespéré”.