Alors que son absence prolongée au centre des spéculations: Dérogation pour soins au wali de Béjaïa

Alors que son absence prolongée au centre des spéculations: Dérogation pour soins au wali de Béjaïa

“Ould Salah Zitouni n’est pas en état de reprendre, dans l’immédiat du moins, son travail à la tête de l’exécutif de wilaya”, a déclaré l’un de ses amis proches.

Jamais sans doute un wali n’aura suscité autant de questionnements. Il faut dire qu’avec l’absence prolongée de l’hyperactif wali de Béjaïa, Ould Salah Zitouni en l’occurrence, connu aussi pour ses coups de gueule et ses visites inopinées sur des chantiers très tôt le matin ou très tard le soir, les discussions de cafés ou sur les réseaux sociaux vont bon train.

En effet, après avoir parlé de sa mise à l’écart ou de congé d’office suite à ses déclarations, jugées plutôt graves et à ses rapports conflictuels avec ses collaborateurs, ses proches évoquent aujourd’hui, et pour la première fois, ses problèmes de santé. “Ould Salah Zitouni n’est pas en état de reprendre, dans l’immédiat du moins, son travail à la tête de l’exécutif de wilaya”, a déclaré l’un de ses plus fidèles amis. Lequel a ajouté que le wali de Béjaïa a “un problème de prostate”, qui l’oblige à une éclipse forcée.

Une maladie confirmée, au demeurant, par des élus de l’APW et des cadres de la wilaya, qui ont remarqué ses va-et-vient incessants lors des sessions de l’assemblée de wilaya ou de réunions sous prétexte d’aller téléphoner. “On a compris qu’il souffrait de troubles génito-urinaires (envies fréquentes d’uriner)”. En découvrant cette maladie qui se déclare à un âge certain, le wali a été astreint à un congé de maladie, témoignera-t-on.

Sa tutelle, le ministère de l’Intérieur, affirme-t-on, lui a accordé une dérogation spéciale : “Il est autorisé à quitter le territoire national pour aller se soigner à l’étranger.” Une nouvelle donne qui va obliger le gouvernement à prévoir  son remplacement.

Une éventualité que ses proches n’excluent pas, même s’ils souhaitent voir à nouveau le chef de l’exécutif de wilaya poursuivre sa mission, “ne serait-ce que pour démentir ceux qui ont tenu des propos peu amènes à son égard”. Mais cette maladie, qui l’oblige à observer un congé forcé, est moins supportable pour lui, dira avec amertume son ami, “lorsqu’on affirme à son sujet qu’il est coupable de corruption. Que l’on dise de lui qu’il a mauvais caractère, impulsif et manquant terriblement de tact, oui. Ses amis le lui font rappeler et il l’accepte volontiers. Mais noircir le tableau de son bilan à la tête de cette wilaya.

Pis encore, parler de concussion, c’est quelque chose qui l’affecte terriblement”.

Un autre de ses proches qui a requis l’anonymat dira : “On ne peut pas ignorer qu’il a boosté beaucoup de secteurs qui étaient en léthargie avant son arrivée. Il a imposé, certes, un rythme effréné aux directeurs de l’exécutif et à ses proches collaborateurs — il en fait peut-être trop —, mais ne voir dans tout cela que du négatif, c’est un peu trop et c’est surtout pas honnête du tout.”

Le “bombardier”, comme on le surnomme depuis qu’il était à la tête de la wilaya de Mascara, se révèle enfin être un homme comme les autres, débarrassé de son masque de tôle, pour rester dans la métaphore. Ses amis, devenus plus proches, semblent avoir découvert quelqu’un d’autre, un être fragile, vulnérable. La maladie y est pour beaucoup dans ce qui s’apparente à un mea culpa, voire des remords, tellement il a bousculé les habitudes.

Il doit avoir médité les propos de ce cadre de la wilaya qui s’était confié à notre journal, lundi dernier, en disant que le principal défaut d’Ould Salah Zitouni, “c’est quelqu’un qui s’emporte pour un rien. On l’a vu lors des sessions de l’APW de Béjaïa ou lorsqu’il préside des réunions publiques. Il est sans ménagement avec les chefs de l’exécutif et ses collaborateurs directs au niveau de la wilaya. Et des rapports, il y en a contre lui”. Il a notamment cité le problème avec “l’ancien directeur des travaux publics, Rachid Ourabah — le seul au demeurant à lui avoir tenu tête —, et l’ancien directeur de l’éducation, pour ne citer que ces deux exemples”.

Un autre a rappelé que trois de ses plus proches collaborateurs n’avaient pas résisté au rythme de travail qu’il leur a imposé et imprimé depuis qu’il est à la tête de la wilaya. Il faut se lever avant l’aube et partir sur les chantiers et ne regagner la maison qu’à la nuit tombée. Trois de ses plus proches collaborateurs au cabinet avaient été l’objet d’attaques cardiaques.

“Il est vrai qu’il a imposé un rythme que beaucoup n’avaient pas pu suivre. Mais il y avait, quand même à côté, des choses positives. C’est lui qui a réglé le problème de l’APW de Béjaïa, bloquée depuis près d’une année. Il a relancé des projets qui étaient à l’arrêt”, avait rappelé avec insistance un élu de l’APW.

M. Ouyougoute