Contrairement à certaines informations rapportées par certains medias, l’Algérie n’a pas abandonné l’option de la production de gaz de schiste, en dépit de certaines voix de l’opposition et de la société civile, qui se sont élevées contre, lors des manifestations à Ain Salah, notamment en décembre 2014.
Mais, au vu de la réduction drastique des cours du pétrole et des ressources budgétaires, les Autorités algériennes ont stoppé les opérations d’études, de recherche et d’évaluation, du potentiel en termes de détection de réserves réelles. Mais, l’option de l’exploitation du gaz de schiste n’est pas abandonnée pour autant. Elle est seulement reportée pour de nouvelles échéances plus clémentes, financièrement parlant. Ainsi, dix-huitième producteur mondial de pétrole, neuvième producteur et huitième exportateur de gaz naturel, l’Algérie ne pourrait vivre sans les hydrocarbures, qui représentent 95% de ses exportations. Le pays s’engage résolument, dans l’exploitation du gaz de schiste avec comme objectif, la production de 60 milliards de m3/an de gaz de schiste, à l’horizon de 2050, grâce au forage de 12.000 puits.
Pourquoi dites-vous ? D’abord, les Américains et les Saoudiens favorisent la production de gaz de schiste, même si leur opinion publique exprime aussi le contre pour protéger la nature. Certes, l’Arabie Saoudite a fait aussi marche arrière, par calculs financiers pour produire plus de pétrole conventionnel, et contrer le gaz de schiste américain, qui devient plus couteux que prévu. L’Algérie, un pays producteur uniquement de pétrole depuis plus de 54 ans, n’a pas d’autres alternatives, que de continuer à produire l’or noir en grande quantité, pour financier justement sa diversification économique et sortir enfin, du parcours du joug des hydrocarbures. Mais, malgré l’augmentation, d’année en année, des investissements dans le secteur, l’Algérie n’a pas atteint son quota de production de l’OPEP, d’avant 2010.
27% d’énergies renouvelables en 2030
Parallèlement, le gouvernement déclare vouloir s’affranchir des énergies fossiles et promet d’atteindre 27% d’énergies renouvelables en 2030, sous réserve d’une aide internationale. Car, si l’Algérie ne peut vivre sans pétrole, elle risque de voir tout le pays se transformer en désert, si la température continue de monter sur la planète. Une mutation d’ailleurs déjà engagée. Abdelmalek Sellal, présent à la COP 21, a insisté sur la nécessité d’aboutir à un accord contraignant et sur le faible poids de l’Algérie, dans le réchauffement climatique, avec seulement 0,36% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Il demande, au nom de son pays, «l’adoption d’un nouvel accord international ambitieux, avec la participation de tous, un accord orienté vers l’action, fondé sur l’équité, d’aujourd’hui et de demain, ainsi que sur la solidarité climatique.»
L’Algérie attend beaucoup de la COP 21, dont elle a coprésidé le comité préparatoire. Cette mobilisation diplomatique l’a conduite à être l’un des premiers pays en voie de développement, à soumettre sa contribution provisoire (CNDP Algérie), alors que nombre de pays producteurs de pétrole n’ont pas rendu ce document.
Le texte liste toute une série d’engagements de l’Algérie, telle la réduction des émissions de gaz à effet de serre ,de 7 à 22% en fonction de l’aide internationale, la baisse de 9% de la consommation globale d’énergie, ainsi que la montée en charge, à hauteur de 27% des énergies renouvelables, dans la production d’électricité et la généralisation de l’éclairage à basse consommation, et l’isolation thermique des logements, l’augmentation des parts du gaz de pétrole liquéfié et du gaz naturel dans notamment, la consommation de carburants.