Alors qu’il défend la plateforme d’Aïn Benian : Djaballah critique le panel de dialogue

Alors qu’il défend la plateforme d’Aïn Benian : Djaballah critique le panel de dialogue

Par Amar Rafa

S’exprimant à l’ouverture des travaux du majliss echoura (conseil national) de son parti, Abdallah Djaballah, qui a souligné son attachement à la plateforme d’Aïn Benian, a déploré que le pouvoir ne l’ait pas prise en considération, lui préférant le panel de dialogue et de médiation.

Il a estimé que l’appel du pouvoir au dialogue et la mise en place d’un panel qui aura pour mission exclusive de préparer l’élection présidentielle, sont une preuve supplémentaire de la volonté du système à se pérenniser, en jugeant également que le fait de confier le dossier de la présidentielle à une haute instance d’organisation de l’élection présidentielle est insuffisant pour organiser un scrutin libre et transparent.

“La mise en place d’une commission d’organisation et de supervision des élections fait partie de nos revendications, mais le système autoritaire en vigueur depuis 1962 ne peut être poussé au départ par le simple fait de confier l’élection à une commission indépendante”, a-t-il affirmé en jugeant que d’autres éléments sont encore nécessaires. Et de citer par exemple l’offre du Forum des forces du changement portant sur la plateforme d’Aïn Benian, élaborée par 900 cadres et portant sur une vision politique destinée à satisfaire les revendications du peuple.

Mais, pour l’orateur, le pouvoir agit à l’encontre des intérêts du peuple. Preuve en est, selon lui, que le pouvoir n’a pas pris en considération cette plateforme. Mais “ils ont convoqué à la présidence une personnalité qui leur est inféodée, fait fuiter une liste de noms, et l’ont poussée à tenir une conférence de presse pour préconiser ces noms auxquels est confiée la mission du dialogue, avant que la présidence ne donne son accord”, a-t-il soutenu.

Il a, en outre, déploré que “le pouvoir rejette une plateforme adoptée par une grande partie de l’élite de ce pays, dont des jeunes du hirak, étudiants, avocats et magistrats à la retraite, des retraités de l’armée, partis, associations et organisations, au profit d’une grossière manœuvre”.

L’attachement de Djaballah à la plateforme d’Aïn Benian ne va pas sans rappeler les dissensions au sein du Forum des forces du changement, comme évoqué par le numéro deux du parti, Lakhdar Benkhellaf, qui a indiqué à un confrère que ce forum, qui regroupe nombre de partis politiques d’opposition, de personnalités et de dynamiques de la société civile, vit de graves divergences internes et se dirige vers l’implosion de ce groupe.
A. R.