Depuis la récente visite du ministre de l’Habitat, Kamel Beldjoud, à Oran, la sonnette d’alarme a été tiré concernant le retard accusé dans la réalisation du nouveau complexe olympique de la ville qui devrait abriter les principales compétitions de la 19e édition des Jeux méditerranéens en 2021.
En fait, cette importante infrastructure sportive risque de prendre encore du temps pour voir le jour si des mesures draconiennes ne venaient pas d’être prises dans les meilleurs délais. Les pouvoirs publics en sont conscients. C’est la crédibilité du pays qui est mise en jeu à travers l’organisation de la prochaine édition des JM en Algérie. C’est ce qui explique cette grande mobilisation du gouvernement pour rattraper vite le retard signalé afin que l’engagement pris soit honoré.
La réunion interministérielle du 18 juin en cours et présidée par le Premier ministre, Noureddine Bedoui, se voulait du reste un signal fort de la part du gouvernement quant à sa détermination à organiser dans les meilleures conditions le rendez-vous sportif méditerranéen. Première décision prise dans ce registre : la création d’une commission interministérielle technique sous l’égide du ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la ville, Kamel Beldjoud, avec comme mission, suivre de très près les chantiers du complexe olympique ainsi que le village méditerranéen. La même commission, qui rendra des comptes au Premier ministre tous les deux mois, aura ainsi à charge de régler tous les obstacles qui freinent la bonne marche des travaux, des entraves que le wali d’Oran les situe dans l’aspect financier.
En fait, cette situation ne pouvait plus durer encore dans le temps. Déjà, le retard accusé dans la livraison du complexe olympique, composé d’un stade de football de 40.000 places, d’un stade d’athlétisme de 4 200 places, d’une salle omnisports de 7.200 places et d’un centre nautique de trois bassins et d’une capacité d’accueil de 2.000 places, est très sensible. Le chantier en question a été ouvert en 2008, plusieurs années avant que la candidature d’Oran pour les JM ne soit déposée, mais il n’a pu suivre son rythme normal à cause de contraintes financières ayant causé même l’arrêt des travaux à plusieurs reprises. Et comme l’on est arrivé à un point de non-retour, le ministre de l’Habitat a donné le ton, lors de sa récente visite à Oran. « Les deux installations seront bel et bien livrées en juin 2020″, a-t-il assuré. Il s’agit là d’un énième mais dernier engagement à ce propos de la part des autorités publiques, puisqu’il n’y aura désormais « plus le droit à l’erreur », a mis en garde M. Beldjoud.
Dans la foulée, le ministre a rassuré que désormais il n’est plus question que les deux sociétés chinoises réalisatrices du complexe olympique et du village méditerranéen respectivement MCC et CSEC ne versent dans le « chantage ». Le message a été d’ailleurs très bien transmis aux responsables des deux sociétés, lors de la réunion de travail organisée au cours de cette visite, et ce, au moment où la première entreprise évoque une réévaluation de l’ordre 3,6 milliards DA du projet, dont le coût initial était estimé à 10,8 milliards DA, ainsi que des avenants sur travaux complémentaires fixés à 4,8 milliards DA, a indiqué son représentant au cours de son intervention devant le ministre. En parlant justement du coût global du complexe olympique, et en raison du sensible retard accusé dans sa livraison, il est passé tout simplement au doublement, puisque cette infrastructure aura à consommer, une fois réceptionnée, un peu plus de 20 milliards DA, selon les responsables de la société réalisatrice du projet.
Le compte à rebours commence, et tout est mobilisé pour le déroulement de la 19e édition des JM dans les meilleures conditions. L’enjeu est de taille, puisque même le comité international de ces jeux fait de l’étape d’Oran un virage important dans sa détermination à réhabiliter cette manifestation régionale qui a perdu beaucoup de son lustre depuis quelques années. Les prochains mois seront tout simplement décisifs.
Hakim S.