L’Algérie exporte également du poisson et des fruits de mer dits de luxe tels que la crevette, la daurade, l’espadon et surtout la langouste vers le marché de l’Union européenne.
Longtemps dépendante de ses rentes pétrolières issues des exportations des hydrocarbures, l’Algérie semble vouloir se secouer afin de diversifier son économie par des opérations d’export d’autres produits tels que ceux de la terre et de la mer.
En effet, outre le chargement même symbolique d’il y a quelques semaines, de bateaux d’orge à destination de la Tunisie, l’Algérie exporte également du poisson et des fruits de mer dits de luxe tels que la crevette, la daurade, l’espadon et surtout la langouste vers le marché de l’Union européenne.
Ainsi, et selon une responsable des services vétérinaires, l’Algérie a fourni le marché européen en 2009 avec une quantité de 1 500 tonnes de langouste en plus d’autres espèces avec des quantités variables.
En fait, et même si ces quantités ne représentent pas grand-chose, puisqu’elles constituent une valeur ne dépassant pas une quarantaine de milliers d’euros, selon certaines sources, cela reste toutefois un bon début pour une filière à la recherche de perspectives tant que la mer est généreuse et offre des opportunités de développement économique.
Par contre, le souci majeur pour les opérateurs algériens, notamment dans le domaine de la pêche et des produits halieutiques reste celui d’absence de conformité aux normes européennes en matière de respect des conditions d’hygiène, de transport et de manque de traçabilité.
Afin de surpasser ces entraves et permettre plus d’exportation à ce secteur, les services de la TAIEX (mission d’assistance technique et d’échange d’informations) en collaboration avec le ministère algérien de l’Agriculture et avec l’appui de l’Unité de gestion du Programme d’appui à la mise en œuvre de l’Accord d’association avec l’Union européenne (UGP) ont organisé, hier à l’hôtel El Djazaïr d’Alger, un séminaire sur les principes du système HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point), l’équivalent en français de l’Analyse des dangers et la maîtrise des points critiques, appliqués aux produits de la pêche au profit des services vétérinaires.
L’objectif d’un tel séminaire est, selon les organisateurs, la mise à niveau des compétences des inspections vétérinaires en matière de contrôle sanitaire et d’hygiène ainsi que la garantie d’un niveau élevé de sécurité des aliments issus des produits de la pêche.
Car même si l’Algérie dispose de potentialités importantes en termes de ressources halieutiques, la chaîne de transformation, de froid, la disposition des locaux, les équipements et le stockage restent le point faible des PME potentiellement exportatrices.
En ce qui concerne la législation en matière de contrôle de ces produits, l’Algérie dispose d’un véritable arsenal qui lui permet d’être «à un niveau presque équivalent à celui de l’UE», a fait remarquer le conférencier, Arthur Besch, responsable au ministère de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural du Luxembourg, en ajoutant que «l’Algérie est sur la bonne voie pour exporter davantage vers les pays membres de l’UE».
Mais à suivre les exposés techniques des intervenants expliquant à l’assistance les conditions d’hygiène et de sécurité appliquées sur les produits de la pêche, on se demande si cela ne nécessiterait pas des années de travail pour que les investisseurs algériens y parviennent.
Enfin, il y a lieu de signaler que par un hasard du calendrier, selon les organisateurs et les conférenciers, ce séminaire intervient au moment où une délégation algérienne, conduite par le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, se trouve au Luxembourg afin de plaider pour un démantèlement tarifaire avec les partenaires de l’Union européenne.
Hafid Mesbah