«La coalition présidentielle soutient un seul candidat à l’élection présidentielle de 2019 : c’est le Président Abdelaziz Bouteflika.» C’est ce qu’affirme l’un des leaders de cette nouvelle coalition, constituée début novembre en cours, en l’occurrence le président du parti TAJ, Amar Ghoul. Le patron de TAJ précisera même qu’il s’agit, là, «non pas d’une coalition conjoncturelle, mais durable. Elle sera là, avant et même après la présidentielle».
Kamel Amarni – Alger (Le Soir) – Au cours d’une conférence de presse qu’il animait, hier, au siège de son parti à Dély Ibrahim à Alger, l’ancien ministre ajoutera que « lors de la réunion constitutive de cette coalition entre les quatre chefs de partis (Ould-Abbès, Ouyahia, Amara Benyounès et Amar Ghoul), nous nous sommes entendus sur tout. Nous nous sommes entendus sur la constitution d’une instance de coordination, composée de deux membres du bureau politique de chacun des quatre partis, mais aussi sur des rencontres régulières au sommet, au moins une fois par mois». Aussi, «et outre le soutien au Président, la coordination entre les membres de cette coalition sera à tous les niveaux. Tant à travers le soutien au gouvernement qu’au niveau local, à travers les Assemblées communales et de wilaya, etc.».
Plus concrètement, cette coalition présidentielle, constituée du FLN, du RND, du MPA et de TAJ et que chapeaute le Premier ministre Ahmed Ouyahia, est le socle politique, une sorte de gigantesque comité de soutien au candidat Abdelaziz Bouteflika en prévision de la présidentielle d’avril 2019. «Chacun est libre de présenter ou de soutenir le candidat de son choix à la présidentielle», répondra, par ailleurs, Ghoul à propos de questions de confrères portant sur cette période de précampagne. «Nous concernant, notre choix est fait», tenait-il encore à préciser. Il fera notamment allusion aux commentaires et «rumeurs» autour du 5e mandat. «A la veille de chaque élection, surtout la présidentielle, l’on assiste immanquablement à ce genre de débats, de rumeurs (…) Certains, même d’anciens hauts responsables que la candidature du Président Bouteflika n’arrange pas, sont derrière des rumeurs relatives à des remaniements, des changements, etc. Or, il est dans l’ordre naturel des choses que des responsables changent, certains partent et d’autres arrivent mais ce qui est par contre certain est le fait que les institutions sont là. A commencer par l’institution présidentielle, le gouvernement, l’institution militaire, etc.»
Ceci dit, Amar Ghoul insistait longuement, durant sa conférence de presse, sur le prochain congrès que son parti TAJ tiendra les 13, 14 et 15 décembre prochain à Alger. «Ce congrès, nous le voulons une étape, non pas festive ou une simple formalité, mais un grand rendez-vous, dans la vie du parti, pour se pencher sur les grands dossiers de l’heure qui interpellent la nation.»
Amar Ghoul étalera longuement, d’ailleurs, ces dossiers qu’il estime primordiaux : «Le dossier sécurité et stabilité, le dossier économique, le dossier politique, le dossier social, le dossier culturel et, enfin, le dossier de l’environnement régional de l’Algérie.»
A propos de ce dernier dossier, Ghoul s’est particulièrement attardé sur les relations avec le voisin de l’Ouest. «Si le dernier discours du roi est sincère, il est le bienvenu. Mais la crainte, réelle, est que cela ne soit, encore une fois, que des manœuvres auxquelles le Maroc nous a habitués. Manœuvres en prévision du rendez-vous du 6 décembre.» Le président de TAJ ne manquera pas, également, d’énumérer les nombreuses agressions qui nous parviennent de l’autre côté des frontières : «Qui hébergeait Abdelhak Layada ? Qui nous inonde de drogues et de haschich ? Qui oriente et refoule les migrants clandestins vers le sol algérien ?»
Autrement dit, le discours du souverain marocain n’est que manœuvre en prévision des négociations du 6 décembre, imposées par l’ONU.
K. A.