Le patron du FLN a grillé la politesse à Ahmed Ouyahia qui déclarait hypocritement qu’il n’avait « pas de problèmes personnels » avec Amar Saâdani et que le FLN restait « un allié objectif du RND ». Avec son franc parler coutumier, Saâdani a déclaré ce matin devant les étudiants que lui aussi n’avait pas de problèmes personnels avec Ouyahia. Mais, et c’est l’intérêt du propos, il a dit ne pas lui faire confiance politiquement.
Avec cette phrase assassine, Saâdani lève totalement le voile sur les divergences politiques qui existent entre les deux partis du pouvoir. Particulièrement en ce qui concerne l’ordre de préséance politique sur l’échiquier.
Pour Saâdani, les choses sont claires : le FLN est le « number one » et, à la limite il peut se suffire largement à lui-même du fait qu’il est détenteur de la majorité dans les assemblées élues(APC, APW, APN, Conseil de la nation). Reste le gouvernement dont la composante rélève des prérogatives du président Bouteflika, lui-même président du FLN.
Parti majoritaire, Amar Sâdani revendique pour le FLN la primature (poste de premier ministre). Sera-t-il entendu ? En tous cas il a profité de sa rencontre aujourd’hui avec les étudians pour annoncer un remaniement qui aura lieu selon lui courant mars. C’est très vraisemblable, car dans l’intervalle la constititon révisée sera exécutoire, dès lors qu’elle aura été publiée dans le journal officiel.
En tous cas ce remaniement conforte une information donnée par Algérie1 soutenant que « le changement de gouvernement aura bien lieu et même plutôt que prévu », après que l’APS eut écarté tout changement de l’exécutif en citant « une source anonyme de la présidence de la République, qui n’est autre que Ouyahia him self.
Par ailleurs, Amar Saâdani est revenu sur l’initiative lancée il y a quelques mois entrant dans le cadre de la mise en place d »un front large pour soutenir le programme du président Bouteflika. A l’en croire cette initiative n’est pas morte et reste ouverte à d’autres formations politiques souhaitant y adhérer.
Saâdani a profité pour annoncer, pour prochainement, une réunion d’évaluation. Quant aux partis de l’opposition, Saâdani leur recommande de s’occuper moins de la présidence et de faire un effort d’ « idjtihad » pour faire des proposition sur les moyens de régler la crise économique que vit le pays, la situation sécuritaire au niveau des frontières…