L’attaquant ghanéen de l’Olympique de Marseille, André Ayew, qu’on a accroché en zone mixte juste après la rencontre ayant opposé son équipe au Mali, a bien voulu nous donner son avis sur l’absence de l’Algérie de cette CAN, sans omettre de nous parler des ambitions du Ghana pour le reste de la compétition.
Tout d’abord, un commentaire sur votre belle victoire acquise face au Mali ?
Je pense que c’est une victoire méritée et qui va nous faire du bien pour la suite du parcours. On a eu en face une grosse équipe du Mali qui nous a posés beaucoup de difficultés, notamment en première période. A la mi-temps, le coach nous a donné quelques astuces et je pense que ça a bien fonctionné. On a su rester solidaires durant tout le match et nous voilà récompensés.
On a vu une équipe du Ghana beaucoup plus inspirée en seconde période. Comment expliquez-vous cela ?
Oui, en effet. C’est comme ça, je ne peux pas l’expliquer. N’oubliez pas aussi qu’il y avait en face un adversaire coriace qui nous a énormément pressés en première mi-temps. Cependant, ce qu’on a montré en deuxième période, je pense qu’on peut le faire tout au long du match. Le Mali a voulu marquer d’entrée et prendre de l’avance et ça, on l’avait remarqué. On est donc restés en bloc, solidaires, tout en procédant par des contres. En seconde période, on a eu notre chance et voilà .
On sent qu’il y a une vraie complémentarité au sein du groupe…
C’est exactement ça. Le courant passe très bien entre tous les joueurs et tout marche bien. On essayera de garder cet état d’esprit le plus longtemps possible. Vous savez, la compétition est longue et usante et il faut qu’il y ait cette harmonie pour préserver la sérénité dans le groupe.
A titre personnel, vous avez ouvert votre compteur buts aujourd’hui dans ce tournoi. On imagine que vous êtes doublement heureux ?
Oui, c’est clair que ça fait plaisir de marquer, d’autant que ce sont des actions qu’on travaille quotidiennement aux entraînements. J’espère que ça continuera ainsi pour moi et pour toute l’équipe aussi.
Lors du prochain match, vous serez opposés à la Guinée qui vient d’étriller le Botswana (6-1). Comment allez-vous aborder ce match, sachant que vous êtes quasiment qualifiés pour les quarts de finale ?
Il est clair qu’on s’attend à un match très difficile. Pour qu’on soit éliminés, on doit perdre par plus de 3 à 0, je crois. Mais bon, nous, on va aborder ce match avec beaucoup d’envie et de sérieux. On n’aura qu’un seul objectif, celui d’arracher la victoire. Actuellement, on est en pleine confiance et on tâchera de garder le même rythme jusqu’au bout.
André, vous jouez à Marseille, là où il y a une forte communauté algérienne. Que pensez-vous de l’absence de l’Algérie à cette CAN ?
Je pense que ça fait mal aux Algériens de ne pas voir leur sélection présente à cette CAN. C’est douloureux, pas uniquement pour l’Algérie, mais aussi pour toute l’Afrique, car les gens à travers le continent veulent voir de grands matchs qui opposent les grandes équipes. Maintenant, je pense que l’Algérie a les joueurs et les capacités pour se qualifier à la CAN de 2013 et aussi de montrer de quoi elle est réellement capable.
Vous en avez parlé avec des amis algériens ?
C’est sûr que j’en ai parlé avec certains amis algériens. En tous les cas, ils restent assez sereins et, malgré tout, ils sont toujours derrière leur équipe. Franchement, l’Algérie a une grosse équipe et je pense qu’en 2013, elle sera bien présente au rendez-vous africain.
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Titi Camara (ancien international guinéen) : «Madjer, Belloumi et les autres me faisaient rêver»
Aboubacar Sidiki Camara, ancien grand attaquant de l’OM et de Liverpool notamment, que tout le monde connaît sous le surnom de Titi Camara, s’est reconverti, depuis décembre 2010, en politique, puisqu’il occupe actuellement le poste de ministre des Sports en Guinée. Rencontré au stade de Franceville, avant-hier, nous lui avons a posé quelques questions, auxquelles il a accepté de répondre avec beaucoup d’amabilité.
On vous sent complètement investi dans votre mission de ministre des Sports, en témoigne votre présence ici aux cotés des joueurs guinéens…
Vous savez, je suis un ancien footballeur, c’est donc normal que je m’investisse autant dans le football de mon pays. J’essaye d’apporter mon soutien à la sélection dans cette CAN et de veiller à assumer mes fonctions de ministre des Sports.
Vous vous y plaisez bien dans ce nouveau rôle ?
Oui, bien sûr. Je suis un passionné, pas uniquement de football, mais aussi de sport. Donc, ce nouveau rôle me va assurément très bien.
La sĂ©lection guinĂ©enne s’est imposĂ©e ce soir avec brio face au Botswana. On imagine que vous ĂŞtes heureux de la prestation de vos compatriotes…
Evidemment. Je crois qu’ils ont bien joué aujourd’hui. L’équipe a montré un visage séduisant et a assuré l’essentiel, à savoir la victoire. Maintenant, le fait d’avoir marqué autant de buts c’est bien aussi pour le moral et la confiance, notamment en perspective du prochain match face au Ghana qui s’annonce tout aussi dur.
En tant qu’ancien international, vous pensez quoi de l’absence de l’Algérie à cette CAN ?
Il est toujours regrettable que des équipes comme l’Algérie, l’Afrique du Sud ou même le Nigeria ne participent pas à ce genre de tournoi continental. Malheureusement pour l’Algérie, elle n’a pas vraiment bien négocié ses éliminatoires et c’est ce qui explique sa non-qualification. Je pense que les 16 pays qui se sont qualifiés méritent eux aussi d’être là . C’est ça la loi du football, il faut savoir l’accepter.
Avez-vous eu des échanges avec votre homologue algérien, en vue d’une collaboration entre les deux pays ou même pour l’organisation d’un match amical ?
Pendant le tirage au sort de la CAN qui s’est tenu à Malabo en octobre dernier, j’ai pu rencontrer le président de la Fédération algérienne de football, en l’occurrence Mohamed Raouraoua. On s’est salués et échangé nos numéros. J’espère qu’après cette compétition, on pourra se retrouver à nouveau et discuter pourquoi pas d’un éventuel match amical entre l’Algérie et la Guinée dans un avenir proche. N’oubliez pas qu’il existe une grande relation d’amitié entre nos deux pays qui date des années 50. On sera donc ravis de croiser l’équipe algérienne.
Une anecdote à nous raconter sur l’Algérie ?
Une anecdote, non, mais je pense que tout le monde se souvient de la finale de la Coupe d’Afrique des clubs champions qui a opposé le grand Mouloudia d’Alger au Hafia Conakry en 1976. Je peux vous dire qu’en Guinée les anciens parlent aujourd’hui encore de ce match et de cette génération. Ce fut une finale complètement folle.
Des anciens internationaux algériens qui vous ont marqué ?
Je pense que tout le monde se souvient des Rabah Madjer, Belloumi et autres qui nous avaient fait rêver à nos débuts. Je connais bien Moussa Saïb que j’ai croisé à Auxerre. Il y a aussi Salim Herchache à Saint-Etienne. C’est vraiment dommage que l’Algérie soit absente de cette CAN, car nous savons tous ce qu’elle a apporté au football africain durant les années passées. J’espère qu’elle parviendra à se qualifier pour la prochaine CAN et au Mondial aussi.
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