Un groupe de juristes a intenté une procédure contre la chancelière allemande Angela Merkel à la Cour constitutionnelle du pays, à Karlsruhe, en lien avec sa politique migratoire.
Les avocats exigent que le tribunal décrète contraire à la loi fondamentale allemande la décision d’Angela Merkel du 4 septembre 2015 ouvrant les frontières aux réfugiés.
Le tribunal pourrait entre autres considérer comme une infraction le fait que la chancelière ait pris sa décision en dépit des Accords de Dublin et des lois allemandes régissant l’octroi d’asile et le droit de demeurer en Allemagne, apprend-on de Spiegel.
« En marge de sa politique, la chancelière n’a pas le droit de franchir la limite des lois et d’abuser du pouvoir que ses électeurs lui ont confié », déclare l’avocat de Dusseldorf Clemens Antweiler, auteur de la plainte.
Selon lui, Angela Merkel est une récidiviste, car l’ouverture des frontières n’est pas sa première décision allant à l’encontre des lois de l’Allemagne et de l’Union Européenne. Ses mesures sur fond de la crise de l’euro et son refus de l’énergie nucléaire n’en sont pas moins discutables et douteuses.
Depuis l’année dernière, l’Allemagne a accueilli 1,1 million de migrants. Suite à la décision migratoire de la chancelière, elle est attaquée sur tous les fronts, à l’intérieur du pays comme à l’étranger, pour sa politique d’ouverture à l’égard des réfugiés.
Par ailleurs, les autorités migratoires allemandes ont décidé de ne plus offrir l’asile aux réfugiés ukrainiens qui essaient de s’installer en Allemagne. Selon le Frankfurter Rundschau, l’Allemagne prépare une « déportation massive » de migrants ukrainiens dans les tout prochains jours.
Selon le journal, seule une demande d’asile sur vingt est satisfaite.
Depuis le début du conflit dans le Donbass, plus de 7.000 Ukrainiens ont déposé une demande d’asile en Allemagne, mais seulement 5,3% de ces requêtes ont été satisfaites. A signaler qu’en vertu de la législation migratoire allemande, chaque refus est accompagné d’une consigne formelle de quitter le pays.
La plupart des réfugiés ukrainiens ont fui les hostilités dans l’est du pays. Il y a aussi ceux qui n’acceptent pas la politique de Kiev à l’égard du Donbass, ceux qui sont contre la guerre. Par ailleurs, les Ukrainiens quittent leur pays à cause de l’atmosphère d’animosité réciproque qui y règne.
Le Frankfurter Rundschau rappelle que le groupe de la majorité parlementaire au Bundestag a exigé la semaine dernière que l’Ukraine soit reconnu comme étant un « pays sûr », et l’octroi d’asile aux ressortissants des pays de cette catégorie n’est possible que sur le fait de persécution politique et de menace de représailles.