Comme s’il fallait s’y attendre, à chaque fois que les conditions de navigation sont favorables, les candidats à l’émigration clandestine reviennent à la charge à partir des côtes des wilayas d’Annaba et d’El-Tarf.
En effet, pas plus tard que dans la soirée de lundi à mardi, indique M. Zaïdi Abdelaziz, chef de la station maritime principale d’Annaba, un important groupe de harragas a été intercepté au large des côtes annabies.
Le groupe en question, composé de 33 harragas, dont six mineurs âgés entre 15 et 17 ans, était entassé dans une seule embarcation “spéciale” harragas, à fond plat d’une longueur de 9 mètres environ et réalisée à base d’un matériau qui s’avère, lui aussi, d’origine douteuse, précise le même responsable.
Alertés lundi tard dans la soirée, soit aux environs de 22h30, par des parents de harragas, les garde-côtes de la façade maritime de l’Est, dont les unités 446 et 456 patrouillaient déjà en mer, ont lancé une véritable opération de sauvetage, à laquelle avaient participé aussi des semirigides.
Ces investigations ont rapidement donné des résultats, puisque l’embarcation à bord de laquelle se trouvaient les candidats à l’émigration clandestine a été localisée puis interceptée à quelque 6 miles marins au nord du cap de garde de Ras-El-Hamra, en moins de deux heures de recherches. Dans un point de presse animé au siège du groupement territorial des garde-côtes, en présence du commandant Mahmoud Cheriak, “les harragas ont été sauvés d’une mort certaine, étant donné que les services de la météorologie ont annoncé dans la soirée une mer très agitée”.
Cependant, dira-t-il, au moment de leur interception, les harragas ont préféré lancer dans l’eau le moteur 40 chevaux de marque Suzuki de la barque, le produit le mieux commercialisé au niveau des marchés spécialisés de l’est du pays depuis l’avènement des harragas.
Ces aventuriers, dont 24 sont originaires d’ Annaba, trois de Skikda, deux de Béjaïa et un de Tébessa, ont pris le départ à 22 heures à partir de la plage d’échouage de Sidi Salem.
Ils seront présentés dans l’après-midi au procureur de la République, à l’issue des visites médicales, apprend-on auprès du même responsable.
Par ailleurs, nous apprenons de sources crédibles que les gardecôtes de la façade maritime de l’Est seront renforcés les tout prochains jours en moyens de lutte contre le phénomène de l’émigration clandestine, qui a atteint, ces deux dernières années, principalement à partir des côtes d’Annaba, des proportions alarmantes.
Ainsi, deux nouvelles unités dotées de moyens de navigation et de détection très performants viendront renforcer le parc maritime des garde-côtes.
B. BADIS
