L’unité de Annaba de l’Algérienne des eaux (ADE) cherche à recouvrer les dettes cumulées par le non-payement de nombreuses factures par ses clients et abonnés. Une dette qui s’élève aujourd’hui à plus de 226 milliards de centimes. La majorité de cette dette cumulée se concentre au niveau de quatre communes, Annaba, El-Hadjar, El-Bouni et Tréat, a indiqué hier le directeur de l’unité ADE de Annaba, lors de son passage sur les ondes de la radio locale de Annaba. Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas les organismes publics qui enregistrent le plus grand taux de factures impayées.
En effet, la palme d’or des mauvais payeurs est remportée par les ménages, qui représentent plus de 73% des impayés de la société. Les industriels et les administrations publiques ont commencé à payer leurs dettes à l’aide de calendrier. Les ménages totalisent plus de 165 milliards de centimes d’arriérés, contre 61 milliards de centimes pour les administrations publiques et les industriels. Près de 141 000 abonnés seraient concernés par ces opérations de recouvrement des dettes. «Certains ‘‘mauvais payeurs’’ accumulent 58 factures impayés», s’est exclamé le même responsable de l’ADE. De plus, l’absence de système de comptage de la consommation en eau pour près de 40 000 abonnés, pendant de nombreuses années, avait augmenté la difficulté pour les services de l’ADE. Les branchements et colonnes montantes n’étaient pas normalisés dans bons nombres de quartiers de la ville, à l’image de la cité Patrice-Lumumba, où le taux de payement des factures était de seulement 2%.
Un chiffre dérisoire par rapport aux quantités d’eau consommées par les habitants de cette cité. Mais les choses commencent à changer. L’ADE a décidé de prendre le taureau par les cornes en procédant à la modernisation de son système tout en recouvrant les impayés. Les clients qui s’obstineront à ne pas régler leurs factures seront, en dernier recours, poursuivis en justice. D’un autre côté, l’ADE explique que ces retards sur payement impactent de manière directe les projets et les travaux de maintenance menés par l’ADE. Une partie de l’argent des redevances est allouée aux programmes de restauration des conduites d’eau de la wilaya, ainsi que les travaux de maintenance du réseau.
A ce sujet et, afin d’optimiser son dispositif sur le terrain, l’ADE est en phase d’enregistrer et signaler les fuites présentes au niveau des secteurs, quartiers et cités des communes concernées par cette opération de recouvrement des dettes. L’idée est que les agents fassent un travail de proximité, assez détaillé, auprès des citoyens et ce, afin de mieux identifier les points faibles du réseau et les fuites d’eau. Il faut dire que l’alimentation en eau potable à Annaba est une véritable catastrophe. Les coupures sont nombreuses et récurrentes.
Certains quartiers peuvent être privés d’eau pendant de nombreux jours, alors que d’autres sont approvisionnés par ce liquide précieux un jour sur dix seulement. L’ADE promet, depuis au moins deux ans, une amélioration de ses services, mais celle-ci tarde à voir le jour et les citoyens sont appelés à prendre leur mal en patience.