Challenge délicat, mais pas difficile à réaliser, pour le docteur Abdallah Nabil Bensaïd.
Héritier d’un secteur de santé «gangrené» par plusieurs maux dont l’anarchie, la nouvelle direction du Centre hospitalo-universitaire Ibn Rochd d’Annaba, s’est engagée dans une politique d’élimination de tous les points noirs, caractérisant celui-ci. Depuis la nomination de jeunes chefs de service, jusqu’à l’interdiction d’accès aux véhicules particuliers dans l’enceinte du CHU, en passant par la limitation des heures de visite et la mise en place du système de permanences médicales pour les services sensibles, le CHU d’Annaba semble s’acheminer vers une gestion prometteuse.
Une stratégie visant un tant soit peu, d’améliorer le service médical et assurer une meilleure prise en charge des malades, mais surtout favoriser les conditions d’exercice pour les praticiens. D’autre part, ces mesures traduisent la bonne volonté du responsable à promouvoir le secteur en optant pour une réglementation adéquate, notamment pour les services d’endocrinologie, de gastro-entérologie et de neurologie de l’hôpital Ibn Sina. S’agissant de services sensibles de la médecine interne, le directeur du CHU d’Annaba a pris la décision d’assurer une permanence médicale de 16 h à 8 h du matin. «Une initiative visant tant à alléger le service des urgences qu’à humaniser le secteur», a précisé l’interlocuteur.
La mission de cet impotent système et première du genre dans l’histoire de la santé à Annaba, vient d’être confiée au Pr Boukhris Nadia, nouvelle chef de service de médecine interne. Désignée par la direction générale du CHU d’Annaba, «le Pr Nadia Boukhris est appelée à assurer outre la coordination entre le personnel médical et l’administration, à établir aussi la liste des médecins devant assurer la permanence dans les services concernés et à intervenir en cas de problème de nature professionnelle», explique le directeur général du CHU. Notre interlocuteur a expliqué que «les permanences médicales sont assurées par des médecins spécialistes et médecins résidents» Cette expérience nouvelle, qui depuis son application, semble avoir donné des résultats probants, de par une prise en charge en temps réel des malades, autrefois dépendants des médecins urgentistes.
Situation positive retenue sur le compte d’un suivi rigoureux, à travers des rapports détaillés et établis quotidiennement sur les éventuels problèmes rencontrés soit par les médecins de permanence soit par les malades. Les rapports sont débattus avec la coordinatrice et les permanenciers de la médecine interne au niveau de la salle de réunion de leur service. Cette révolution dans la politique sanitaire au niveau du CHU d’Annaba, n’a pas empêché la direction de ce dernier a déployer tous les moyens matériels et humains pour faire aboutir l’expérience. Dans ce sens, il a été procédé à une opération d’installation et de rénovation des moyens de communication, en l’occurrence les équipements téléphoniques des services, endocrinologie, gastro-entérologie et neurologie, relevant de la médecine interne à l’hôpital Ibn Sina. Opération qui, jusqu’à la mise sous presse, reste tributaire d’un retard, occasionné par les services d’Algérie télécom.
«Nous n’avons pas de lignes extérieures et ne sommes pas encore pas liés au réseau Internet», dira le Dr Bensaïd et d’ajouter «selon les services d’Algérie télécom, l’équipement est importé de l’étranger, et le conteneur se trouverait bloqué au port». Enchaînant sa remise des pendules à l’heure, le directeur du CHU d’Annaba, et pour le bien-être des malades vient de décider l’interdiction de l’accès des véhicules particuliers dans l’enceinte de la structure hospitalière. Une décision visant selon un communiqué dont nous détenons une copie, à réguler la circulation à l’intérieur de l’établissement et éliminer tout encombrement à l’entrée principale. Ainsi et pour faire face à l’anarchie du stationnement, entravant souvent l’entrée aux ambulances, et aux termes du même document, la direction de l’hôpital a décidé de mettre une ambulance d’urgence devant le portail principal du CHU.
Le véhicule restera à la disposition des évacués en urgence, les femmes enceintes et les malades chroniques notamment.
Une démarche qui évitera à quiconque et sous n’importe quel prétexte d’entrer avec son véhicule ou bloquer le trafic des véhicules de l’hôpital. Pour l’heure, les initiatives et les décisions visant à mettre de l’ordre dans le CHU d’Annaba semblent aboutir, au vu de la satisfaction de tout un chacun, mais le challenge a demandé beaucoup de persévérance et de détermination afin d’être réalisé.