Malgré les dispositions fermes prises par le ministère de la Pêche, relayé par la wilaya à la fin du mois de mars dernier après une grève des pêcheurs qui avait duré près d’un mois et demi, une dizaine de chalutiers non immatriculés au port de pêche occupent toujours les espaces de mouillage réservés aux bateaux de la wilaya.
«Une grave entorse aussi bien aux décisions prises par les autorités à la suite de la crise qui a secoué le port de pêche, qu’aux dispositions de l’ISPS Code (The International Ship and Port Facility Security Code, portant la règlementation internationale en matière de sécurité dans les ports de pêche. » a déclaré hier M. Telli, le président de la Chambre de la Pêche de la wilaya.
Ce dernier, qui représente la corporation des pêcheurs, se demande pourquoi la direction de l’EPP (Entreprise des ports de pêche) et la direction du port de pêche, également responsables de cette situation n’ont toujours pas réagi à cette grave entorse au règlement, suite aux décisions prises par les autorités et au mécontentement des professionnels.
Selon la même source, « la plainte, déposée dès mars 2012 devant la justice par les propriétaires des postes de mouillage accaparés, n’a connu aucune suite à ce jour ». Pourtant, notre interlocuteur devait préciser : « Lors de la dernière visite du ministre de la Pêche, il n’y avait plus, ce jourlà à l’ancrage, que trois chalutiers contrevenants.
Les autres n’étaient pas visibles. Ou bien, ils sont sortis en haute mer pour pêcher, ou alors, ils ont préféré prendre le large pour échapper au regard du ministre. A la question de ce dernier, les responsables ont répondu que l’affaire était toujours en justice. » Rappelons qu’en février 2012, la totalité des armateurs de pêche, tous tonnages confondus, avaient observé une grève de 45 jours exigeant des autorités l’application de la loi en vigueur, relative à l’interdiction pour les bateaux immatriculés hors wilaya, de mouiller dans les postes d’ancrage réservés aux embarcations d’Annaba.
Ce point, crucial pour les pêcheurs car ils ne trouvent pas de place pour amarrer leurs bateaux accaparée par des « étrangers », avait été une des principales revendications de la corporation, soulevées lors de la première visite du nouveau ministre de la Pêche. Ne voyant aucune amélioration à la situation, les intéressés, appuyés de leurs marins, ont débrayé pendant cette période, obligeant les vendeurs de poisson à s’approvisionner à partir des ports voisins, ce qui a fait doubler, voire tripler les prix à la consommation. Pour notre part, nous n’avons pu prendre attache avec le directeur du port de pêche pour obtenir son point de vue sur cette question.
Farida H.