ANNABA: Sur les traces d’un passé perdu

ANNABA: Sur les traces d’un passé perdu

L’éradication totale et définitive du phénomène de l’informel a permis à la ville de redorer son blason.

En effet, les dernières émeutes ayant marqué la fin du mois sacré ont été la goutte qui a fait déborder le vase. Pris avec des pincettes à chaque opération de lutte contre cette situation, les vendeurs de l’informel se considéraient au-dessus des lois de la République.

D’ailleurs, la résistance qu’ils ont opposée au service d’ordre, occasionnant plusieurs blessés parmi les policiers et les actes de vandalisme perpétrés sur les biens d’autrui ont été suffisants pour durcir le ton des autorités locales d’Annaba, quant à la non-équivoque de lâcher du lest à cette poignée d’individus. Délogés manu militari, les squatteurs des trottoirs et des voies publiques, ont compris que l’ère de «la goumina» est révolue et que la ville doit reprendre ses droits, à commencer par son assainissement de l’anarchie qu’ils occasionnent par ce commerce non codifié. Cela renseigne sur le revers des tenants de la politique de la gestion des villes, qui doivent répondre aux lois de la République, à Annaba tout autant que les autres villes du pays. De ce fait, les responsables de la wilaya d’Annaba ont affiché une nette détermination à mettre de l’ordre au chef-lieu, ville autrefois réputée pour sa propreté, sa sérénité, mais surtout pour son statut de destination touristique par excellence. Des qualificatifs spécifiques à la ville des Jujubes dont, de mémoire de ses habitants, jamais l’image n’a été autant ternie. Mais comme bien dit par M. Mérabet Farid: «Il y a une fin à toute chose, et le commerce informel à Annaba, vient de tirer sa révérence, plus aucune concession n’est tolérée.»

En effet, les responsables locaux, wali, P/APC et chef de sûreté de wilaya ont décidé de prendre le taureau par les cornes, seule manière de remettre de l’ordre dans la ville pour lui restituer ses droits. C’est dire que même les événements qui avaient secoué le centre-ville d’Annaba, dans la nuit du 26 au 27 juin écoulé, n’ont pas dissuadé les autorités dans cette démarche. Youcef Cherfa, premier responsable de la wilaya, avait affirmé rappelons-le, que «l’opération sera maintenue».

Effectivement, au moment où nous mettons sous presse l’éradication du commerce informel se poursuit dans la wilaya d’Annaba, touchant au même titre toutes les localités de sorte à en finir une fois pour toutes avec ce phénomène qui a «conquis» tous les espaces publics. Pour ce faire, un travail de collaboration s’est imposé, impliquant le patron de la sûreté de wilaya, M. Brahim Agoune qui, interpellé jeudi dernier, lors d’un point de presse, a affirmé de son côté que «la traque de l’informel n’est pas un travail circonstanciel, mais c’est une opération qui durera dans le temps et dans l’espace, jusqu’à l’éradication totale du phénomène».

Le dispositif sécuritaire déployé par cette institution sécuritaire, n’a jamais été enregistré dans la Coquette, ce qui renseigne sur la mobilisation de la volonté de vouloir venir à bout de cette situation qui n’a que trop duré. Il est à remarquer que la ville d’Annaba n’a jamais été aussi propre que ces derniers temps.

Le locataire de l’Hôtel de ville du chef-lieu de la commune d’Annaba, retroussant les manches, a, lui aussi mis la main à la pâte, en mobilisant un régiment d’agents de la commune qui ont rendu à la ville sa coquetterie de jadis.

La propreté du centre-ville et de toutes ses artères, une image très appréciée par la population, mais surtout saluée par ceux qui, des années durant, ont perdu tout espoir de retrouver le passé d’antan de la ville qui a inspiré artistes, poètes et même politiciens, de par son aspect de ville propre, paisible et accueillante. Beaucoup d’habitudes ont changé, pour ne pas dire re-trouvées. Aucune bagarre, moins de mots agressifs et grossiers. C’est plutôt le calme plat d’une population qui commence à renouer avec les bonnes manières acquises depuis la nuit des temps, en re-trouvant un civisme qu’on croyait perdu.

Les bienfaits de cette remise en ordre à Annaba, sont visibles à l’oeil nu, les piétons ont repris leurs droits d’usage des trottoirs qui leur sont initialement réservés. On ne voit plus de piétons sur la voie automobile, chacun use de son droit sur l’espace qui lui est propre, dans un respect mutuel. Situation qui a, notons-le, dépoussiéré le sens du civisme au sein d’une population longtemps mise à l’index.

Les dimensions de l’éradication de l’informel auront sans l’ombre d’un doute des retombées positives sur le secteur du tourisme. D’ailleurs, les Annabis et leurs hôtes commencent à retrouver petit à petit les moments agréables de jadis où ils jouissaient des soirées d’été, en bord de mer, sur le Cours de la révolution, placette fétiche réputée pour ses crémeries uniques en Algérie et dans toutes les villes du Bassin méditerranéen pour ne pas dire dans toutes les villes du monde.