ANSEJ-CNAC: des mesures incomprises à Bouira

ANSEJ-CNAC: des mesures incomprises à Bouira

L’incompréhension des mesures inhérentes au recouvrement des créances auprès de l’Ansej et de la Cnac sème le doute parmi les milliers de jeunes concernés par cet état de fait.

Depuis la promulgation de la décision portant rééchelonnement des dettes auprès des deux organismes de soutien à l’emploi, les jeunes endettés ne savent pas qui est concerné et qui ne l’est pas. Beaucoup se demandent si cette mesure touche les banques, surtout que la majorité est harcelée par les organismes financiers qui appliquent des pénalités de retard et autres intérêts quand ces jeunes ne trouvent pas de travail pour subvenir aux besoins quotidiens.



L’Etat, à l’ère de l’embellie financière, n’a pas hésité à effacer les dettes des pays africains et peut faire un pas en direction de ceux qui, du jour au lendemain, se sont retrouvés endettés jusqu’au cou.

L’inexistence d’un accompagnement, la rareté des opportunités sur le marché, ont fait que des jeunes ont acquis du matériel qui ne sert plus à rien.

En parallèle, les organismes financiers réclament leur dû en appliquant des taux d’intérêt et des pénalités de retard. Au comble de ce paradoxe, l’Ansej de Bouira s’enorgueillit d’avoir obtenu d’excellents résultats.

En effet et selon le bilan semestriel de l’Ansej de Bouira, arrêté au 31 août dernier, seulement 66 projets ont été financés, alors que ce chiffre était de 214 pour l’ensemble de l’exercice 2016 et de 458 en 2015, soit une baisse de plus de 75%.

Hamal Adel, directeur de l’Ansej de Bouira déclare: «Ces baisses s’expliquent par le fait que notre organisme a changé radicalement de stratégie concernant le financement des projets. Désormais, on se tourne essentiellement vers les diplômés et ces derniers préfèrent investir dans le Btph et l’industrie, mais également la pêche et l’agriculture.» Concernant le remboursement des crédits octroyés et jusqu’au 31 août 2017, il est très appréciable et a atteint un taux de 80%, soit 77 millions de DA pour un total de 97 millions de DA. «A Bouira, nous avons pratiquement le meilleur taux de recouvrement à l’échelle nationale», précise notre interlocuteur.

Ces chiffres, qui sont la concrétisation d’une meilleure gestion, ne doivent pas laisser les victimes de l’ancienne gestion se débattre éternellement dans le problème des dettes à honorer, des dettes qui augmentent sans aucune lueur d’espoir en vue.

Les jeunes qui ont bénéficié du soutien à la création de microentreprises ne sont pas responsables de ce qui leur arrive, du moins pour la majorité d’entre eux. Animés par la volonté de travailler à leur propre compte, ils se sont retrouvés dans un marché de l’emploi dominé par l’anarchie et la concurrence déloyale. On a accordé des registres du commerce dans les activités du froid en dotant des jeunes de camions frigorifiques, mais on a toléré une base à un richissime homme d’affaires qui a monopolisé le secteur avec une flotte immense et une base énorme.

Les récentes décisions visent la qualité au détriment de la quantité, le taux des projets dont les promoteurs financés sont issus de la formation professionnelle, est passé de 29% en 2011 à 70% en 2015 et à 80% durant l’année 2016 et surtout 91% pour l’exercice en cours, puisque 49 des 66 projets financés, ont leurs titulaires de diplômés de la formation professionnelle et les 17 autres sont des universitaires. Malgré cette nouvelle vision et tant que l’état continuera à laisser les jeunes se «débrouiller» seuls, l’endettement et l’échec ponctueront ces projets. En plus de revoir cette relation banque-jeunes promoteurs, les pouvoirs publics doivent assumer leurs responsabilités en étant le garant des chances de chacun. Ce dossier, demeure une bombe à retardement que nos politiques se doivent de désamorcer par des décisions concrètes au lieu de disserter sur les plateaux télé.