Un appel à l’ouverture d’un dialogue national sur les crimes commis contre l’enfance en Algérie a été lancé dimanche par plusieurs spécialistes en pédagogie et en psychologie, soulignant la nécessité d’impliquer la famille, les établissements éducatifs, les mosquées et les services de sécurité pour déterminer les causes de ce fléau et définir les moyens de prévention.
Les participants au Forum d’El Moujahid consacré aux « crimes contre l’enfance » ont mis l’accent sur la nécessité de conjuguer les efforts de l’école, de la mosquée, des corps de sécurité ainsi que de la famille, de la société civile, des sociologues et des psychologues pour analyser le phénomène d’enlèvement et d’agression d’enfants qui a pris de l’ampleur ces dernières années dans notre pays.
Le Dr. Smail Boulbina, spécialiste en sexologie a insisté sur l’importance d’un dialogue national sur ce sujet, pour permettre aux instances juridiquement compétentes et chargées du suivi des affaires d’enlèvement et d’agressions d’enfants de travailler dans la sérénité.
Au moment où la famille en particulier la mère assume l’entière responsabilité dans la protection de son enfant, les efforts des différentes institutions sociales, éducatives, sécuritaires et religieuses manquent de coordination et de complémentarité, a-t-il souligné.
Boulbina a refusé, par ailleurs, de qualifier ces agressions de « phénomène » car leur nombre n’a pas enregistré de hausse par rapport aux années précédentes, en tenant compte de la croissance démographique de la population.
Il a appelé à « la création d’une banque de données » pour permettre aux sociologues, psychologues et d’autres spécialistes de procéder à un réel diagnostic de la situation et de proposer ensuite des solutions efficientes pour la prévention et la thérapie.
Le spécialiste a expliqué les causes des agressions sur l’enfant à la multiplication des maladies psychologiques et psychiatriques dont la pédophilie, ainsi que « la frustration sexuelle » et le recul de l’âge du mariage.
Il a appelé les mères à surveiller leurs enfants et à les protéger des contenus d’Internet et de la télévision, en attendant que les institutions de l’Etat coordonnent leurs actions pour une société sûre et sécurisée.
Pour M. Lourdjane Rachid, ancien journaliste et éducateur dans l’assistance sociale en France a rejeté en bloc la thèse du recul d’âge du mariage et son lien avec les troubles du comportement, soulignant la nécessité de détecter les personnalités malades notamment les pédophiles.
La personnalité du pédophile est difficile à détecter dans la société d’autant que les quartiers algériens ont connu un changement radical lors de la dernière décennie, a-t-il estimé.
Il a appelé l’école à jouer le rôle de l’observateur surtout pour relever les cas d’élèves ayant subi une agression sexuelle ou corporelle.