Annoncée début de l’année en cours par le ministre des Finances Aïmene Benabderrahmane, puis évoquée par le président de la République, la réforme de la politique de subvention des produits de première nécessité vient d’être de nouveau soulevée.
L’Association nationale des Commerçants et Artisans (ANCA) a appelé, ce samedi 28 août 2021, les autorités à réviser la politique de subvention des produits de consommation en orientant l’aide vers le citoyen, notant que la politique de subvention actuelle, qui draine plus de 17 milliards de dollars annuellement, ne montre pas ses résultats sur le pouvoir d’achat des Algériens.
Dans son communiqué, l’ANCA a justifié son appel par l’impact négatif de la politique des subventions des produits alimentaires adoptée actuellement sur l’économie et la vie sociale. Selon l’association, cette politique dévore plus de 17 milliards de dollars sans apporter les résultats escomptés sur le pouvoir d’achat et ne distingue donc pas les différentes classes de la société.
La politique des subventions de l’État, suivie actuellement, selon la même source, encourage le transfert des matières subventionnées à d’autres objectifs que ceux pour lesquels elle est adoptée. Citant ses propres chiffres, l’association affirme que 25% de la farine et de la poudre de lait subventionné sont détournés vers des productions autres que le pain et le lait en sachet.
L’ANCA précise également que c’est les matières subventionnées qui font le plus objet de détournement, soulignant que la politique adoptée jusqu’à présent est contraire à la rationalisation de la consommation et ouvre la porte au gaspillage.
L’association estime, dans le même sillage, que la valeur annuelle du gaspillage des produits subventionnés dépasse les 400 millions de dollars. En outre, la même source affirme que cette politique empêche également les investissements d’autant que les investisseurs algériens et étrangers préfèrent ne pas investir dans la production des produits subventionnés pour le motif que cela va à l’encontre des conditions de la concurrence loyale.
La révision « interviendra au plus tard le deuxième semestre de 2021 ».
Pour rappel, le ministre des Finances Aïmene Benabderrahmane a annoncé début janvier la révision de la politique des subventions de l’État en vue de cibler les catégories sociales qui en ont le plus besoin qui « interviendra au plus tard le deuxième semestre de 2021 ».
Début janvier 2021, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a assuré que l’Algérie demeurera un État social, parallèlement au projet en cours relatif à la réforme de la politique de subvention des produits de première nécessité.
Dans une déclaration au journal français Le Point, il a indiqué « le projet est en cours d’élaboration » et a affirmé « qu’il attend l’élection des Assemblées (nationale et locales) pour entamer une réflexion nationale, notamment avec les syndicats, le Conseil national économique et social et environnemental et les élus ».