Appels d’offres: levée de la mention «priorité aux entreprises publiques» !

Appels d’offres: levée de la mention «priorité aux entreprises publiques» !

Les experts en économie sont unanimes à dire que l’égalité de traitement entre les entreprises économiques publiques et privées est l’un des plus importants points prévus dans le projet de révision constitutionnelle, qui sera soumis dimanche au vote du Parlement.

Pour nombre d’expert, cette décision met ainsi fin au caractère prioritaire accordé aux entreprises publiques lors des appels d’offres, des crédits et l’assainissement financier.

Force est de souligner, à cet égard, que les 3.000 entreprises étatiques que compte le pays ont englouti 70 milliards de dollars entre 1971 et 2014.

Selon l’expert économique, Abderrahmane Mebtoul, les entreprises publiques ont avalé plus de 70 milliards de dollars entre 1971 et 2014, et ce à travers les aides de l’Etat, l’effacement de dettes ainsi que l’assainissement financier.

Pour l’économiste, il y a nécessité d’égalité entre secteur public et privé d’autant plus que 80% des entreprises publiques, ayant bénéficié du soutien de l’Etat, sont incapables de faire face à la concurrence.

Par ailleurs, Abderrahmane Mebtoul a cité le cas du groupe Sonatrach, toutes filières confondues, qui emploie 130.000 fonctionnaires, alors qu’une étude économique préconise, selon lui, à ce que son effectif ne devrait pas dépasser 70.000 salariés. Ce qui suscite tant d’interrogations, selon l’expert, quant aux dépenses démesurées et le gaspillage infini des entreprises publiques.

Mebtoul insiste également sur la nécessité de faire une distinction entre les opérateurs privés ayant de la compétence, lesquels se comptent d’après lui sur les doigts d’une main, et les milliers de ceux qui possèdent des capitaux, estimant qu’il n’y a que quatre ou cinq hommes d’affaires qui jouissent véritablement de la compétence en Algérie.

De son côté, l’économiste, Kamel Dib estime lui qu’il n’était pas possible de traiter d’un pied d’égalité les entreprises publiques et privées. Pour lui, les premières placent leur argent dans le trésor public, alors que les dernières ne cherchent qu’à remplir leurs comptes et défendre leurs intérêts, d’où il y a nécessité de se poser la question sur le contenu de la nouvelle Loi fondamentale, sur ce volet notamment.

L’expert prévoit, par ailleurs, une révision d’un certain nombre de lois organiques, dont celles des investissements, et ce pour être compatibles avec les dispositions de la nouvelle constitution.

A ce titre, Kamel Dib plaide pour le renforcement des mécanismes de contrôle afin de faire face à d’éventuels dépassements en termes des marchés et du transfert de capitaux.