La disponibilité et la circulation des médicaments en milieu hospitalier, le management hospitalier et pharmaceutique, et l’évaluation médico-économique ont été les principales problématiques débattues par les spécialistes de la santé, regroupés à l’ occasion des Secondes Rencontres internationales HopitalPharmA 2017.
Aussi, dans la perspective d’optimiser le rendement et la qualité des prestations de soins, d’avoir un système de santé performant pour tous les Algériens, quelles que soient leurs conditions sociales et économiques, le ministre de la Santé a fait savoir que «les référents réglementaires mis en place pour assurer la disponibilité et la circulation des médicaments doivent être impérativement revus sur la base des meilleurs standards. Des référents ont montré leurs limites», a indiqué M. Abdelmalek Boudiaf.
Dans une allocution lue en son nom par le secrétaire général du ministère, Ali Rezgui, le ministre a souligné que «l’approche pharmaco-économique joue aujourd’hui un rôle important et même déterminant dans la rationalisation des choix de santé publique et des stratégies thérapeutiques».
Boudiaf a estimé qu’il est, en effet, inadmissible de ne pas pouvoir évaluer, avec précision, le devenir final du médicament qui sort du service de la pharmacie. «On ne peut pas accepter qu’il y ait péremption d’un médicament dans un hôpital, alors qu’il est fortement demandé dans un autre hôpital», a-t-il précisé.
Dans cette optique, le ministre demande : «Comment peut-on dire, avec facilité, qu’un médicament est en rupture au niveau d’un service hospitalier, alors qu’il est disponible à la pharmacie de l’hôpital ou au niveau des dépôts de la Pharmacie centrale des hôpitaux ?»
Selon M. Boudiaf, le ministère de la Santé a assuré de la mise en place du système d’information sanitaire SIHATIC (Système d’Information Hospitalier Adapté aux TIC), pour remédier à cette situation. «Ce système offre aux différents intervenants, et particulièrement à la PCH, l’opportunité de développer des applications assurant en temps réel la gestion des stocks, la prévention des péremptions et les commandes en ligne», a-t-il dit. Partant de là, il signale que cette opportunité concerne aussi les gestionnaires des hôpitaux et des services de pharmacie qui pourraient non seulement suivre le cheminement du médicament jusqu’au lit du patient, grâce à l’ordonnance électronique, mais, aussi, obtenir rapidement les données nécessaires à l’évaluation médico-économique de chaque service en matière de consommation pharmaceutique.
Dans le même sillage, le ministre a fait remarquer que «le pays dispose d’un vaste réseau infrastructurel et d’un système de santé assurant tous les niveaux de soins et en constant développement», relevant que les ressources financières consacrées à la prise en charge de la santé des citoyens «sont conséquentes et méritent d’être basées sur des ressources durables et diversifiées».
La contractualisation nécessite une réorganisation en profondeur de la manière dont est gérée l’offre de soins
«Tous ces atouts militent en faveur de la contractualisation des relations entre les établissements de santé et les différents bailleurs de fonds», a-t-il dit, estimant que cette contractualisation nécessite une réorganisation en profondeur de la manière dont est gérée l’offre de soins.
Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a indiqué que le projet de nouvelle loi sanitaire offre de nombreuses réponses quant au cadre général dans lequel doit évoluer cette réorganisation pour ce qui concerne, notamment les modes de gestion et la hiérarchisation de la pyramide des soins. «Les normes de fonctionnement, les directives en matière de stratégies thérapeutiques, les mécanismes d’évaluation de l’activité, les projets d’établissement, la nomenclature des actes et les différents modes de calcul du coût négocié de la prise en charge du patient constituent des chantiers stratégiques qui sont à l’ordre du jour du plan d’action du ministère de la Santé», a-t-il précisé.
Concernant les thèmes inscrits à l’ordre du jour de cette manifestation scientifique, M. Boudiaf a précisé qu’ils s’inscrivent directement dans le programme d’action du ministère en matière de mise en place de mécanismes de régulation et d’optimisation des ressources, eu regard aux évolutions enregistrées, d’une part, et, d’autre part, au processus en cours refondation du système national de santé dans ses différents volets, dont celui du management hospitalier et de l’organisation de la pharmacie hospitalière.
Pour sa part, le directeur général de la Pharmacie centrale des hôpitaux, M’hamed Ayad, a souligné les efforts consentis par les autorités publiques, pour garantir l’approvisionnement des établissements hospitaliers en médicaments, notamment en matière d’oncologie, d’hématologie, d’infectieux, de métabolisme-nutrition-diabète. Il ya lieu de dire qu’en matière de budgets alloués au secteur, l’État a consacré plus de 26 milliards de DA pour le traitement du cancer, 13 milliards à l’hématologie et près de 8 milliards à l’infectieux, contre près de 6 milliards au métabolisme-nutrition et diabète.