La hausse de la facture de consommation de médicaments s’explique essentiellement par l’explosion, ces dernières années, des pathologies non transmissibles.
La facture globale de l’acquisition des médicaments s’est élevée, l’année dernière, à 3,8 milliards de dollars dont plus de la moitié a été assurée par la production locale, soit une hausse de plus de 6% par rapport au relevé des dépenses de 2017. C’est ce qu’a déclaré le Dr Djaouad Bourkaïb, directeur général de la pharmacie et des équipements sanitaires au ministère de la Santé, dans un point de presse animé jeudi au siège du département ministériel. Cette tendance haussière de la consommation de médicaments s’explique essentiellement par l’explosion, ces dernières années, de pathologies non transmissibles.
Le nombre de malades cancéreux augmente d’année en année. Une moyenne de 42 000 nouveaux cas est enregistrée chaque année. Les dernières enquêtes épidémiologiques ont fait état de 4,5 millions de diabétiques et autant de millions, voire plus d’Algériens qui souffrent d’hypertension artérielle. Pour parer aux dysfonctionnements du marché des médicaments et aux pénuries cycliques de produits médicamenteux, les autorités sanitaires viennent de rendre publique une nouvelle feuille de route devant assurer la stabilisation du marché et la reconstitution des stocks de médicaments. Le constat fait par les professionnels de la santé est sans appel : des millions de patients sont pénalisés, et ce, depuis près de 3 ans. La crise de perturbation des importations ou de la production locale des médicaments a touché tout type de produits. Des antibiotiques, des anti-inflammatoires, des corticoïdes ont disparu pendant une longue période des étals des pharmacies. En termes de quantité, une liste d’environ 200 “antidotes” était concernée par la rupture. Le conférencier a rappelé, à cet effet, un nombre de mesures conjoncturelles et structurelles prises en concertation avec les représentants des opérateurs et des pharmaciens. Ces mesures doivent garantir le retour à la normale.
Le directeur général annoncera le renforcement du contrôle et la mise en œuvre des engagements et des programmes établis préalablement, tout en rappelant que l’ère de l’impunité est révolue. Des mesures coercitives seront prises à l’encontre des opérateurs indisciplinés et qui ne respectent pas leur engagement de livraison de médicaments dans les délais impartis. “Nous allons sévir contre les défaillants puisqu’il s’agit de sauver des vies humaines”, menacera le Dr Bourkaïb. Dans le même registre, il révélera la décision de consolider la concertation avec les opérateurs et les autres partenaires, et ce, dans le cadre du comité de concertation. “Il a été convenu d’organiser des rencontres d’évaluations périodiques (hebdomadaires), et ce, dans le cadre de la cellule de veille. Il sera question d’évaluer les stocks et les programmes , ainsi que le suivi mensuel des produits locaux en arrêtant un planning de livraison”, précisera le Dr Bourkaïb qui rappellera au passage que des programmes d’importation d’appoint sont retenus dans le cas où la production nationale ne suffirait pas.
Il faut également préciser que le ministère a décidé d’avancer la date de dépôt des offres au 31 juillet au lieu de 31 octobre, et ce, dans le cadre du programme annuel d’importation. Sur un autre plan, le directeur général de la pharmacie ne manquera pas de rappeler la mise à niveau de l’arsenal réglementaire conformément à la nouvelle sanitaire dans le but d’aplanir certaines difficultés. D’ailleurs, la tutelle compte se pencher sur la question de la révision des prix des produits locaux, puisque des fabricants, jugeant que les prix appliqués sont trop bas, menacent de mettre la clé sous le paillasson. Le Dr Bourkaïb assure que la tutelle s’engage à revoir les prix dans les meilleurs délais, pour encourager les producteurs locaux.
Hanafi H.