La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) vient d’être touchée par un mouvement inédit et qui a concerné la pyramide de son organigramme, allant des chefs de sûreté de wilaya jusqu’aux postes les plus sensibles de cette institution sécuritaire qui, depuis le limogeage, en 2018, du général-major Abdelghani Hamel, a consommé trois patrons et des dizaines de hauts cadres, dont la grande majorité a été débarquée. En effet, un nouveau changement en deux temps a été opéré par le chef de l’État, Abdelkader Bensalah.
Le premier s’est produit dimanche, alors que le second a été annoncé le lendemain, soit le jour même de la tenue du Conseil des ministres. Ce dernier a touché des cadres supérieurs de l’administration centrale de la DGSN et pas des moindres. Selon un communiqué, rendu public tard dans la soirée de lundi par la présidence de la République, ce changement a touché 11 postes de responsabilité.
À commencer par l’Inspection générale des services (IGS) confiée à Djamel Benderradji, la Direction de la police des frontières (DPF) dont la charge sera assurée par Mohamed Noui Sifi et la Direction de la Police judiciaire (DPJ), qui sera désormais dirigée par Arezki Hadj Saïd. Selon la même source, la Direction des renseignements généraux (DRG) sera assurée par Benyettou Benziane, alors que Si Mohand Mohamed Saïd dirigera la Direction de la police générale (DPG) en plus de la Direction de l’administration générale (DAG) qui est confiée à Fouad Sib.
La direction des études, chef de cabinet du DGSN, confiée à Mohamed Adjouadi, n’a pas été épargnée par ce mouvement qui a également touché l’enseignement et la formation. En effet, Mohamed Malek assurera la gestion de la Direction des études et de l’enseignement des écoles, alors que la Direction des études, chargée de l’École supérieure de police de Châteauneuf, est confiée à Ali Faragh.
Enfin, ce mouvement a aussi touché la direction adjointe aux équipements et la direction adjointe du personnel, confiées respectivement à Ahmed Bourabia et Abdelkader Mostefaoui. Seulement cinq directions ont été épargnées par ce changement, dont les deux directions les plus névralgiques, en l’occurrence la sécurité publique (DSP) et la ressource humaine (DRH).
La veille, M. Bensalah avait opéré un mouvement au sein des chefs de sûreté de wilaya, ayant touché 40 postes, conformément aux dispositions de l’article 92 de la Constitution qui confère le plein pouvoir au président de nommer les responsables des organes de sécurité. Seuls huit chefs de sûreté de wilaya, dont celui d’Alger, Mohamed Bettache, ont été épargnés par ce plan d’action décidé en haut lieu.
À quoi obéit ce nouveau mouvement qui intervient la première semaine de la rentrée sociale, sachant qu’un plan d’action d’une telle envergure s’opère généralement durant la saison estivale ? Ces nominations ont-elles été opérées sur proposition du nouveau patron de la DGSN, le commissaire divisionnaire Khelifa Ounissi ? Ce sont autant de questions qui restent posées et auxquelles le communiqué de la présidence de la République n’a apporté aucune réponse, d’autant que ce mouvement intervient dans une conjoncture extrêmement sensible.
Une chose est sûre, il faudra s’attendre à des changements en profondeur au sein de la DGSN et qui pourraient toucher d’autres structures, comme les sûretés de daïra, les sûretés urbaines ou encore les directions et les services annexes. Rappelons, enfin, que le dernier mouvement opéré a concerné le patron de la DGSN, Abdelkader Kara Bouhadba, limogé par le chef de l’État six mois seulement après avoir succédé à Mustapha El-Habiri.
FARID BELGACEM