Absent de la scène nationale depuis 1972, le rugby a retrouvé sa place en Algérie avec la naissance de la Fédération algérienne de rugby (FAR), désormais reconnue par le World Rugby, l’organisme international qui gère le rugby à XV et le rugby à sept.
Après avoir validé la création de l’Association nationale du rugby algérien, présidée par Sofiane Benhassen, fondateur en 2008 du club pilote du Stade oranais, le ministère de la Jeunesse et des Sports a donné aussi son accord pour la naissance de la Fédération algérienne de rugby.
Selon le nouveau patron de la FAR, Sofiane Benhassen, élu mardi à Alger à l’unanimité par les membres de l’assemblée constitutive, deux objectifs majeurs sont assignés à cette nouvelle instance sportive.
« Nous avons convenu avec le ministère de la Jeunesse et des Sports d’inscrire l’Algérie aux prochaines éliminatoires de la Coupe du Monde de rugby en 2019 au Japon, sans oublier la Coupe d’Afrique des Nations », a renchéri Azzouz Aïb, membre fédéral et ancien joueur de rugby.
« Un gros travail nous attend mais avec la naissance de la FAR on pourra désormais faire appel à nos joueurs qui évoluent en France pour monter une équipe nationale hautement compétitive. C’est tout simplement énorme », a-t-il dit à l’APS, les yeux pétillant d’ambitions.
Le rugby et l’Algérie, une vieille histoire
Outre le football, véritable passion nationale, le rugby fait sans doute partie des autres sports les plus anciens en Algérie qui a connu cette discipline avant 1962, puis lors de la période 1990/2000, quand il renaît progressivement après une absence de la scène sportive de près de 30 ans.
Pour l’équipe d’Algérie, elle n’a jamais participé à une phase finale de Coupe du monde de rugby. Elle est considérée comme une équipe débutante, pas encore admise dans la troisième division, selon le classement actuel établi par le World Rugby (ex-IRB).
Durant la période coloniale, le rugby avait ses adeptes que ce soit à Guelma, à Oran, à Alger où à Annaba avec des clubs comme le RIJA, l’USMA, El-Harrach, l’ES Guelma ou encore le Stade oranais.
Plusieurs joueurs algériens ont pu accomplir de belles carrières pour s’offrir des contrats professionnels à l’étranger, plus précisément en France, mais la discipline a disparu après l’indépendance de l’Algérie et n’a pas pu se développer au-delà de la génération de 1960.
Manque d’infrastructures et d’écoles de formation
« La disponibilité d’infrastructures, de moyens et d’écoles est indispensable pour garantir une relance et un développement de ce sport en Algérie. A travers la naissance de cette fédération, je pense que des actions seront entreprises pour le développement de la discipline au niveau des wilayas », a déclaré de son côté, Saïd Ferhat, président de la JS M’sila, un club de rugby qui active depuis 2008.
Pour ce jeune président qui fait partie maintenant du bureau fédéral de la FAR, la tâche de cette nouvelle structure ne sera guère facile, mais « l’engagement des pouvoirs publics et la volonté du nouveau président permettront la relance de la discipline. »
« Le rugby peut facilement réussir en Algérie à condition qu’il soit encadré au niveau des établissements scolaires. Un travail a été déjà entamé en collaboration avec la Fédération algérienne du sport scolaire pour permettre à un très grand nombre de jeunes de pratiquer cette discipline », a expliqué Saïd Ferhat.
Pour ce qui est de l’équipe nationale algérienne, elle est composée actuellement de joueurs issus majoritairement du championnat de France. Ce sont de jeunes espoirs pour la plupart encadrés par des anciens de l’élite.
Dans un futur proche, deux joueurs évoluant dans des clubs algériens (pilier et arrière) feront partie du XV national qui aura à disputer un match amical le 19 décembre à Oran face à son homologue tunisien.
(Par Soltani Saadi)