L’Algérie a répété, durant tout le premier mandat du président Abdelmadjid Tebboune, son exigence de revoir l’accord de partenariat signé avec l’Union européenne. Après des années de demandes insistantes, Bruxelles a finalement envoyé des signaux favorables à une révision de cet accord qui, selon les experts, a causé d’importantes pertes économiques à l’Algérie.
C’est lors d’un jour d’étude organisé à Alger, en présence de représentants européens et algériens. Que Diego Maiador, ambassadeur de l’UE en Algérie, a exprimé la volonté de Bruxelles d’engager une refonte de l’accord de partenariat. Il a souligné le caractère « fondamental et stratégique » des relations entre les deux parties. Ainsi, il a estimé que 2025 serait une année charnière pour redéfinir cette coopération.
« Après 20 ans d’application de cet accord et face aux nouvelles réalités géostratégiques, il est temps de réexaminer notre partenariat et d’envisager l’ensemble de nos relations sous un nouveau prisme, notamment dans le cadre du pacte pour la Méditerranée« , a déclaré le diplomate européen.
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Algérie – UE : un accord « injuste et non équilibré »
L’accord de partenariat, entré en vigueur en 2005 sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika. Prévoyait une suppression progressive des barrières douanières entre l’Algérie et l’UE. Toutefois, cette ouverture commerciale a surtout bénéficié aux entreprises européennes. Tandis que les firmes algériennes, majoritairement dépendantes du secteur pétrolier. Ont peiné à concurrencer leurs homologues européennes.
L’Algérie dénonce depuis plusieurs années un accord « injuste et non équilibré ». Des chiffres non officiels estiment que le pays a perdu près de 30 milliards de dollars depuis 2005 à cause de la libéralisation douanière. Par ailleurs, bien que les échanges commerciaux entre les deux partenaires aient atteint 1 000 milliards de dollars en 20 ans. Les investissements européens en Algérie ne se sont élevés qu’à 13 milliards de dollars. Dont 12 milliards sont repartis sous forme de rapatriement de bénéfices.
Vers un partenariat gagnant-gagnant : changement et rééquilibrage
Face à ce constat, le président Tebboune a mandaté une commission spéciale chargée de formuler des propositions en vue de renégocier les termes de l’accord. L’objectif affiché est de parvenir à un partenariat « gagnant-gagnant ». Permettant à l’Algérie de protéger son tissu industriel et de diversifier son économie, au-delà des hydrocarbures.
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De son côté, l’UE reconnaît la nécessité d’une mise à jour de l’accord pour l’adapter aux mutations économiques et commerciales. « L’Algérie a tout à fait le droit de chercher à diversifier son économie et à renforcer son secteur industriel« , a déclaré Diego Maiador. Ajoutant que l’UE souhaite faciliter les échanges et encourager davantage d’investissements européens en Algérie.
Un nouveau chapitre commercial s’ouvre entre l’Algérie et l’Union européenne
Cette ouverture de l’Union européenne à la renégociation de l’accord constitue une opportunité majeure pour l’Algérie. Désormais, le défi pour Alger est de mobiliser une équipe de négociateurs aguerris afin d’éviter les erreurs du passé et d’aboutir à un accord plus équilibré.
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Le futur accord devra tenir compte des intérêts des deux parties. En assurant une ouverture commerciale bénéfique pour l’Algérie tout en permettant aux entreprises européennes de continuer à investir. L’année 2025 s’annonce donc décisive pour la redéfinition des relations commerciales entre Alger et Bruxelles, avec un enjeu clé, qui consiste à mettre en place un partenariat gagnant-gagnant.