Les jeunes, remontés, ont décidé d’apporter des engins et des camions pour nettoyer le lieu considéré comme un point noir de la commune. Ce lieu de vente illicite d’alcool avait suscité la colère des citoyens, qui ont interpellé à plusieurs reprises les autorités face au climat d’insécurité qu’il a induit.
Près de 1 000 personnes ont participé hier à la démolition d’un hangar squatté par des délinquants qui l’ont transformé en débit clandestin de boissons alcoolisées. Vers 10h30, le maire arrive sur place mais il est hué par la foule qui lui reproche de n’avoir rien fait face aux fléaux sociaux. Les jeunes, remontés, ont décidé d’apporter des engins et des camions pour nettoyer le lieu considéré comme un point noir de la commune.
Ce lieu de vente illicite d’alcool avait suscité la colère des citoyens, qui ont interpellé à plusieurs reprises les autorités face au climat d’insécurité qu’il a induit. D’ailleurs, la goutte qui a fait déborder le vase est l’agression d’un jeune, qui jouait de la guitare près du stade, par une dizaine de délinquants. La victime a été jetée dans la rivière et laissée pour morte. L’un des témoins de la scène alerte sa famille venue à sa recherche vers 23h. Elle a été évacuée à l’hôpital de Bouira dans un état comateux. Les citoyens ont décidé de se prendre en charge et s’attaquer à “cette bande” qui a imposé son diktat depuis plus de 4 ans. Ainsi, vendredi, vers 19h, des dizaines de personnes, armées de gourdins et de pioches, font irruption dans le hangar et se sont mis à tout saccager. Les réfrigérateurs ont été jetés à l’extérieur et brûlés. Devant la colère des citoyens, les commerçants ont pris la fuite de peur d’être lynchés. Vers 20h, les jeunes se sont dirigés vers la brigade de la gendarmerie pour exiger la destruction du hangar.
D’ailleurs, plusieurs voix se sont élevées à plusieurs reprises pour exiger une sécurité renforcée au chef-lieu de la commune, devenue la proie du banditisme où plusieurs citoyens ont été agressés en plein jour. Ahmed, un retraité de l’enseignement, n’a pas caché sa joie après la destruction de la bâtisse et qualifie l’opération d’acte de citoyenneté. “Le soir, il n’est pas possible de sortir pour prendre l’air, surtout en famille. Plusieurs personnes ont été délestées de leur argent par des dealers. Le lieu est devenu une plaque tournante du trafic en gros de stupéfiants et d’alcool. Cette situation a généré la prolifération de maux sociaux qui ont conduit à des crimes et des règlements de compte entre les membres de la bande”, dira-t-il.
À noter qu’un chanteur a été assassiné dans son domicile par un jeune étudiant sous l’effet de l’alcool, il y a moins de deux années. Un repris de justice qui était sous l’effet de l’alcool et de stupéfiants, ayant bénéficié de la grâce présidentielle, avait été, à son tour, assassiné par un autre jeune, 15 jours après sa sortie de prison. Plusieurs pétitions ont été adressées par les habitants d’Ahl El-Ksar au wali et au ministre de l’Intérieur pour exiger l’ouverture d’une sûreté urbaine ou d’une BMPJ.