Après une campagne de bombardements qualifiée de « barbare » par la communauté internationale, l’armée du régime de Damas a annoncé avoir repris un quartier d’Alep alors contrôlé par les insurgés.
Après plusieurs jours d’intenses bombardements, l’armée syrienne a annoncé avoir pris le contrôle, mardi 27 septembre, d’un quartier rebelle situé près de la citadelle d’Alep, dans le centre de la ville.
« L’armée a repris complètement le contrôle du quartier Farafira, au nord-ouest de la citadelle d’Alep, après avoir neutralisé plusieurs terroristes, et les unités du génie sont en train de déminer le quartier », a indiqué une source militaire à l’AFP. Dans la phraséologie du régime d’Assad, le mot « terroriste » s’applique à tous ceux qui ont pris les armes contre les autorités, qu’il s’agisse de rebelles ou de jihadistes.
Le quartier de Farafira avait été pris par les rebelles en 2012, lorsque ces derniers avaient conquis la moitié de l’ancienne capitale économique. « Cette opération s’inscrit dans le cadre des opérations militaires qui ont été annoncées [jeudi], qui inclut un volet aérien et un volet au sol avec utilisation de l’artillerie », a ajouté ce responsable militaire. C’est la première fois depuis de début de l’opération que l’armée annonce avoir avancé dans la vieille ville.
Cette opération terrestre fait suite à plusieurs jours d’intenses bombardements par les aviations du régime et de la Russie, qui a dénoncé « la rhétorique inadmissible » des Occidentaux.
« Violation flagrante du droit international »
Les pays occidentaux, États-Unis en tête, ont en effet protesté contre cette campagne de bombardements. « Quelle que soit la manière dont vous l’appelez, ce qui se passe actuellement en Syrie est tragique, honteux, évitable, a déclaré lundi le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter. Le seul moyen de mettre fin à la guerre civile en Syrie, et de donner au peuple syrien le répit qu’il mérite dans cette sauvagerie, est une solution politique. »
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), les bombardements ont tué plus de 150 personnes, essentiellement des civils, depuis le début jeudi de l’offensive du régime pour reconquérir la totalité d’Alep. Pain et médicaments se raréfient dans les quartiers rebelles de la métropole.
« Les effroyables attaques sur Alep sont moralement totalement inacceptables et une violation flagrante du droit international, a pour sa part dénoncé, mardi, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg. Et je me rallie aux appels de la communauté internationale à la Russie pour qu’elle fasse des efforts crédibles afin de restaurer la cessation des hostilités, de permettre l’aide humanitaire d’entrer à Alep et de créer les conditions nécessaires pour la reprise des pourparlers [de paix] sous les auspices de l’ONU. »