Écrit par Fayçal Djoudi
Fortement gênée par la polémique qui circule dans certains médias algériens à propos d’une augmentation de 30% des tarifs de réservation, y compris celles faites à l’avance, ainsi que le renvoi de certaines familles algériennes, une agence algéro-tunisienne en collaboration avec l’Office national du tourisme tunisien ont programmé un «éductour» à partir de demain pour faire quelques mises au point.
Des hôtels tunisiens seraient interdits aux familles algériennes, des augmentations de tarifs seraient, également, appliquées. Telles sont les informations qui circulent depuis quelques jours et par ailleurs confirmées par certaines agences de voyages algériennes et qui ont entraîné une vague d’indignation des Algériens, notamment sur les réseaux sociaux.
Ainsi, ces déclarations ont déclenché une véritable polémique, et une grande colère, aussi bien des Algériens que des Tunisiens. Mais la réponse n’a pas tardé à venir, que ce soit des Tunisiens ou du côté d’opérateurs algériens.
Face à cette polémique qui a gagné du «terrain», un éductour se révèle désormais nécessaire et un atout-clé. Et c’est pour cette raison, que l’agence New Sun Travel, une agence mixte algéro-tunisienne, en collaboration avec l’ONTT, ont pris les devants, en organisant un voyage «spécial» d’une semaine, à partir de demain, au profit de journalistes et professionnels du tourisme. Mais cette tournée est exceptionnelle. La raison est que les éductours sont organisés généralement à l’approche de la saison estivale pour permettre aux agences de voyages de proposer une offre adaptée à chaque touriste algérien. Mais cette fois-ci, il a été organisé, durant la haute saison.
Youcef Aouchiche, directeur général de NewSun Travel, explique : «Ce voyage d’inspection sera une opportunité de voir de plus près les atouts de cette destination, mais surtout démentir catégoriquement les rumeurs qui circulent dans les médias algériens», soulignant que «rien n’a changé par rapport aux dernières années».
Les touristes algériens se sont massivement rendus sur les lieux pour passer leurs petites vacances de fin de semaine. Résultat, des réservations qui ont explosé avec un taux de remplissage de 100% dans la zone de Yasmine-Hammamet, selon notre voyagiste.
Malgré la polémique… l’exode touristique continue
Le mauvais accueil aurait dissuadé de nombreux touristes algériens à se rendre chez notre voisin. Mais les chiffres avancés par le patron de l’Office national du tourisme tunisien viennent contredire cette information.
En effet, le directeur du bureau d’Alger de l’ONTT, Fouad Eloued, a déclaré que «les informations qui circulent dans certains médias à propos d’une éventuelle augmentation de 30% des tarifs de réservation y compris celles faites à l’avance, ainsi que le renvoi de certaines familles algériennes n’ont aucun fondement». Il a, également, tenu à préciser qu’il n’y avait aucune annulation de réservations faites par des agences algériennes ou tunisiennes, soulignant que les propos du secrétaire général adjoint du syndicat restent individuels.
Par ailleurs, il a assuré que «905 053 Algériens ont visité la Tunisie durant le premier semestre 2018, avec une augmentation de 18% par rapport à 2017». Avant de souligner que «les clients algériens sont très privilégiés en Tunisie et ils le savent, vu les relations fraternelles et amicales qui lient les deux pays». Foued Eloued a, également, révélé qu’«il s’agit d’un nombre record de visiteurs dont les dépenses devraient injecter quelque 200 millions d’euros dans l’économie tunisienne». En effet, cette année, les prévisions tablent sur une augmentation du nombre de touristes algériens en Tunisie. «On prévoit entre 2,7 et 3 millions de touristes qui visiteront la Tunisie en 2018». Les chiffres étant ce qu’ils sont, des indicateurs sur la courbe évolutive du secteur, le marché algérien est le deuxième, après le domestique, en termes de fréquentation, et les professionnels tunisiens cherchent à diversifier leurs produits en incluant des destinations relativement peu connues des Algériens, à l’image de Djerba ou Mahdia.