Après la sortie du Ghana en quart de finale : La Coupe du monde reprend l’accent européen

Après la sortie du Ghana en quart de finale : La Coupe du monde reprend l’accent européen

La défaite des Black Stars a abattu les gens, pouvait-on entendre le lendemain du match, à divers endroits des différentes villes africaines.

Les élèves qui avaient abandonné cahiers et livres pour le petit écran ont renoué avec une attitude studieuse.

Très vite, les fans des dignes enfants de l’Afrique ont voulu tourner la page de cette autre défaite du onze ghanéen face à une sélection uruguayenne transparente tout au long de la rencontre, mais finalement victorieuse à l’issue de la partie. Personne n’a raté la moindre minute de ce duel qui avait des relents de remake des confrontations du Sénégal et du Cameroun au Mondial 2002 et 1990.

Le but des Baby Stars a même permis de croire qu’on avait enfin brisé le signe indien. Même l’égalisation de Diego Forlan n’a pas émoussé l’enthousiasme des fans massés dans les cafés, les débits de boissons des rues africaines et les domiciles. Mais à mesure que les minutes s’égrenaient, les fans devenaient muets ou tendus.

Contrairement aux précédentes rencontres de l’équipe nationale ghanéenne, il y a eu la détermination des coéquipiers de Kevin-Prince Boateng à arracher leur ticket pour les demi-finales.

Mais les Ciel et Blanc avaient les avantages du destin et des dieux des stades, à défaut d’un public majoritairement acquis à la cause de l’équipe africaine. Les écrans géants qui avaient été disposés un peu partout pour faire vivre la victoire des Ghanéens aux nombreux fans seront toujours opérationnels, mais l’affluence va prendre un sacré coup désormais.

La défaite du dernier représentant de l’Afrique a diminué l’ambiance typiquement africaine dans les gradins des stades sud-africains. Mais, le football européen avance victorieusement à nouveau à l’approche des demi-finales.

L’Allemagne, en réduisant l’Argentine à néant (4-0), et l’Espagne, en écartant le Paraguay (1-0), ont rejoint les Pays-Bas, vainqueur surprise du Brésil, dans un dernier carré où seul l’Uruguay vient représenter le reste du monde. Mais au-delà de cette nouvelle jeunesse du Vieux Continent, c’est la performance de l’Allemagne qui restera dans les mémoires.

La démolition en règle de l’Argentine par les joueurs de Joachim Löw met les Allemands sur orbite et le sélectionneur de la Mannschaft voit désormais le titre mondial à la portée de sa jeune équipe.

Les Allemands ont réussi la même démonstration que contre l’Angleterre (4-1) en huitième de finale, prenant l’adversaire à la gorge avant de l’achever par des contres percutants.

De son côté, l’Espagne, l’un des grands favoris du Mondial, a dû batailler jusqu’au bout des 90 minutes de jeu réglementaires pour venir à bout d’une équipe du Paraguay qui aurait bien pu l’emporter, si la chance lui avait souri (1-0). La Roja ne doit son salut qu’à une action impliquant trois poteaux et conclue par David Villa. Entre-temps, il y aura eu pléthore de penaltys, dont deux ratés, un annulé, un autre non sifflé, et autant de sueurs froides et d’attaques cardiaques potentielles, à Asuncion comme à Madrid.

L’autre représentant européen, la Hollande, dans une rencontre que les observateurs avaient attribuée au Brésil, a brisé le signe indien et l’a emporté face à la Seleçao qu’elle n’avait plus battue depuis 1974. Une surprise de plus dans une Coupe du monde qui n’a fait aucun cadeau, même aux équipes en théorie les meilleures.

Par Y. Bouarfa