Suite aux nombreuses hausses de taxes annoncées officiellement dans la loi de finances 2017, adoptée hier à l’APN, et bien que les responsables aient rassuré du contraire précédemment, le pouvoir d’achat des Algériens sera à nouveau saigné à blanc.
Avec des augmentations de taxes sur plusieurs produits de grande consommation prévues par la loi de finances 2017, on ne peut pas dire que la nouvelle année s’annonce sous de bons auspices pour les Algériens. En effet, avec la nouvelle grille tarifaire, avec une hausse de la TVA de 3,5%, certes, même ne concernant pas tous les produits, il est clair que l’impact direct sur le portefeuille du citoyen sera inévitable.
Ainsi, avec l’augmentation des prix des carburants à hauteur de 4 DA par litre à la pompe pour l’essence super et le sans-plomb, la surtaxe sur les tabacs bruns qui ont connu une augmentation de 40 DA pour la plupart des cigarettes, les prix des timbres du passeport ayant également enregistré une hausse alarmante vu que désormais pour voyager l’Algérien devra s’acquitter de pas moins de 60 000 DA pour obtenir son passeport biométrique de 48 pages, les citoyens ont sérieusement de quoi s’inquiéter quant au devenir de leur pouvoir d’achat.
Et oui, tout va augmenter en 2017, et les gens ne sauront pas sur quel pied danser, surtout les ménages à faible ou moyen revenu. Dans la société, les individus ne parlent que de flambée des prix.
Un peu partout dans les grandes villes du pays, les discussions dans les cafétérias, à la maison, dans la rue, il n’y a pas un endroit où l’on passe sans pour autant ressentir l’inquiétude des pères de famille surtout, concernant ces nouvelles saignées de budget. Pourtant, les autorités, elles, ont rassuré quant une stabilité des prix à large consommation.
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lui- même a déclaré dernièrement, lors du Conseil des ministres, que le projet de loi de finances (LF) 2017 n’introduira que quelques modifications pour améliorer la situation économique sans affecter le pouvoir d’achat des citoyens. Même discours rassurant du côté du ministre des Finances. A ce propos, Hadji Baba Ammi a même demandé à la population de garder son calme, car la loi de finances n’altérera en aucun cas leur pouvoir d’achat. «Il n’y a rien à crain-dre, les prix des produits seront maintenus» a-t-il affirmé ces derniers jours.
En guise d’assurances, celui-ci a ajouté qu’«il n’y a pas lieu de s’affoler». A regarder la réalité de la vie quotidienne que vivent les Algériens, la cherté des produits, on voit tout de suite que le gouvernement tente de jouer l’apaisement et ce, en réduisant les conséquences du projet de loi de finances 2017.
Pour les autorités, ces mesures, bien qu’elles soient dures compte tenu de la baisse de la rente des hydrocarbures, seront d’un grand bénéfice pour le Trésor public, lui faisant, ainsi, considérablement gagné en économie. Néanmoins, il se trouve que dans la réalité du citoyen le prix à payer s’annonce déjà être un lourd tribut. «On tente à tout prix de nous calmer en disant que les taxes ne concerneront que quelques produits seulement, alors que la flambée générale sera inévitable, car tout est lié.
Si le commerçant d’une alimentation générale paie plus cher son gasoil, il le facturera obligatoirement au citoyen client dans ses produits», a déploré Djamel, un jeune père de famille. A rappeler qu’actuellement, avant même son entrée en vigueur la nouvelle grille des tarifs, liée à la loi de finances 2017, a déjà commencé à se faire sentir sur le marché. Une coutume chez les commerçants algériens de fixer les prix, chacun à sa guise, surtout en l’absence de l’Etat sur le terrain.