Le phénomène de putréfaction des viandes de moutons sacrifiés durant l’Aïd El-Adha fait réagir les vétérinaires, après l’incrimination supposée de médicaments à usage vétérinaire qui auraient été administrés à outrance aux moutons afin de les engraisser à l’approche des fêtes.
À ce titre, ces spécialistes réclament plus que jamais l’institution d’un conseil de l’ordre des vétérinaires, soit une revendication vieille de vingt ans.
Il est dit que les barons de l’importation des médicaments, du lait, des viandes… constituent un lobby qui bloque la création de cette instance, car elle aura, en collaboration avec l’Autorité vétérinaire nationale, un droit de regard juridico-légal sur tout ce qui se rapporte à la santé des animaux et aux denrées alimentaires d’origine animale, mais aussi et surtout en matière de pharmacovigilance, de traçabilité du médicament et de surveillance sanitaire du cheptel national. “Si le conseil de l’ordre des vétérinaires existait, les médicaments à usage animale (hormones, corticoïdes, antibiotiques…) ne seront plus détenus par les éleveurs et vendus en plein air dans certains marchés à bestiaux. Il aurait veillé au respect de la morale et de l’éthique. Malheureusement, actuellement, certains cabinets de vétérinaires privés s’assimilent à des supérettes de médicaments notamment pour les aviculteurs, engrangeant ainsi des centaines de millions sans se soucier des conséquences de leurs actes”, affirment les gens de la profession.