Après l’attaque de Charleroi: Chasse aux clandestins algériens en Belgique

Après l’attaque de Charleroi: Chasse aux clandestins algériens en Belgique

Sale temps pour les Algériens en situation irrégulière en Belgique. Après l’identification de l’auteur de l’attaque à la machette contre deux policières samedi à Charleroi, et surtout son statut de résident au plat pays, le gouvernement belge a décidé de renforcer sa traque aux clandestins, en visant particulièrement la communauté algérienne. Khaled Babbouri, 33 ans, n’avait pas respecté deux ordres de quitter le territoire belge. Cet Algérien qui résidait illégalement à Farciennes depuis 2012, a été tué samedi après l’attaque revendiquée par Daech. Même s’il n’était pas connu des services de renseignement, il avait déjà eu affaire à la justice belge pour des faits de délinquance de droit commun.

C’est notamment ce qui lui avait valu la délivrance d’un ordre de quitter le territoire. Theo Francken, le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration au gouvernement Charles Michel, incarne le visage de cette fermeté. Ce sulfureux nationaliste flamand, membre du NVA, a affirmé être déterminé à poursuivre sur la voie du gouvernement qui «bat tous les records en termes de renvoi d’étrangers criminels». «Le gouvernement a déjà pris une série de mesures visant à accélérer le retour de ces criminels. Nous devons continuer», a-t-il annoncé. Connu pour ses sympathies avec l’extrême droite, il avait déjà fait parler de lui, lorsque trois jours après avoir été nommé secrétaire d’État en octobre 2014, il avait essuyé les critiques de l’opposition pour avoir assisté quelques jours auparavant au 90e anniversaire du sympathisant nazi et collaborateur Bob Maes. L’homme fait de l’immigration une affaire personnelle et n’a pas hésité à contacter, une fois l’identité du terroriste de Charleroi connue, une chaîne d’info flamande pour déclarer sa frustration personnelle et celle de ses services.

«Vous n’avez pas à me dire que des dizaines de milliers d’étrangers se promènent encore en situation irrégulière en Belgique. Je le sais bien. Des dizaines de milliers …», a-t-il déclaré en se dédouanant de ce qui a été fait durant trente ans en termes d’immigration. Le secrétaire d’Etat, derrière un avant-projet de loi durcissant la loi sur l’asile, a cependant indiqué que «les retours forcés vers l’Algérie restent problématiques». Celui qui se targue d’avoir fait rapatrier en juin dernier 125 «criminels étrangers», avoue que malgré des années de négociations européennes et bilatérales, aucun accord ne lie Alger à Bruxelles. Une mission belge s’était d’ailleurs rendue en Algérie en décembre 2015 pour tenter de débloquer la situation. Sans succès. «Après notre accord conclu avec le Maroc, un autre doit suivre avec l’Algérie, de préférence sous mandat européen», ajoutera-t-il. Le Premier ministre, Charles Michel, a fait part de négociations avec les pays d’origine des traités de réadmission pour organiser ces retours «mais ce n’est pas simple, beaucoup de pays sont réticents».

Même si aucun chiffre officiel ne renseigne sur le nombre exact des harragas algériens en Belgique, les médias évoquaient 2.636 sans-papiers algériens appréhendés par les autorités belges durant les 6 premiers mois de 2013, selon un rapport de la secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration, Maggie De Bloc. En 2015, selon des sources de la communauté algérienne établie en Belgique, plus de 50 Algériens étaient en détention provisoire dans ce pays, accusés de séjour clandestin et violation des lois belges sur l’immigration. Ils avaient été arrêtés après des contrôles aléatoires en possession de fausses pièces d’identité. Theo Francken a encore affirmé sa volonté de luter contre les immigrés illégaux en se rendant «au prochain kern (Conseil des ministres restreint : Ndlr) avec une série de mesures supplémentaires visant à accroître encore les retours forcés d’illégaux.» Une attitude partagée par son Premier ministre qui a indiqué que «la lutte contre les criminels illégaux est primordiale».