En réaffirmant avec force, lors du 13ème vendredi du mouvement populaire pacifique, à travers le pays, le rejet du vote d’un président le 4 juillet prochain et le départ des 3B, Bensalah, Bedoui et Bouchareb, le mouvement pour le changement pacifique du système politique en place, a donné la cadence et la teneur devant marquer l’actualité de la semaine en cours, les réponses attendues en matière de sortie de crise, pour l’entame du dialogue et l’étape de transition, inéluctable, devant l’impossibilité avérée, de tenir l’élection du 4 juillet prochain.
C’est à moins de deux jours, de la date (hier) du dépôt des dossiers de candidatures à la présidentielle qui, depuis son annonce, par le président de l’État, Abdelkader Bensalah, le mouvement populaire et l’ensemble des acteurs de la classe politique et de la scène nationale inscrits dans la dynamique du changement du système politique en place ont annoncé leur refus catégorique de toute élection sous la vision politique et les pratiques d’une administration révolue, par la force des revendications et des exigences exprimées par le mouvement populaire, depuis le 22 février dernier. Alors que celui-ci bouclera, mercredi prochain, son troisième mois de sa détermination à aller au bout des objectifs qu’il s’est fixés, notamment le changement politique en place, après l’annulation du 5ème mandat, suivie de la démission de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika et plus récemment le traitement par la justice des affaires de corruption et l’arrestation de ce que le Chef de l’état-major a qualifié de «bande mafieuse», le mouvement citoyen pacifique à travers le pays, continue d’être le moteur, par sa mobilisation permanente, notamment les vendredis les décantations outre d’imposer un rythme au cours des événements.
Si depuis le 22 février, la célébration des dates marquant les fêtes nationales, telles le mois de mars, mois des martyrs, les évènements de 8 mai 45, ou le 8 mars, Journée mondiale de la femme et le 1er mai, fête internationale des travailleurs, a trouvé tout son sens, le peuple s’est réapproprier son histoire, en puisant dans sa mémoire collective, pour porter hautses ancêtres, sur les places publiques, qu’il s’est réappropriées aussi.
Les portraits de Larbi-Ben M’hidi, Hassiba Ben-Bouali, Abane Ramdane, Amirouche, El-Haouèsse et tant d’autres de nos valeureux martyrs, hommes et femmes, ont sillonné, les boulevards et les places publiques du pays, depuis le 22 février dernier, à Alger, c’était de la Rue Didouche Mourad, à la Place Maurice Audin, à l’Esplanade de la Grande-Poste, et hier, c’était l’histoire des étudiants et étudiantes du mouvement du 19 mai 1956, qui a été célébrée, au cœur d’Alger, par les milliers d’étudiantes et étudiants qui se sont donnés rendez-vous pour saluer, la mémoire, la bravoure et les sacrifices de leurs aïeux, et réaffirmer leur engagement à édifier un État de droit et une Algérie libre et démocratique. La veille, de la journée du 19 mai, trois personnalités ont lancé, samedi, un appel pour une solution consensuelle, dans lequel ils affirment que «porteuse de graves dangers dans une situation régionale tendue, la situation de blocage à laquelle nous assistons par le maintien de la date du 4 juillet ne pourra que retarder l’avènement inéluctable d’une nouvelle République.»
Poursuivant, Rachid Benyellès, Ali Yahia Abdennour et Taleb ibrahimi indiquent que «c’est pourquoi, nous, signataires de la déclaration du 7 octobre 2017 ainsi que du présent appel, demandons instamment au commandement de l’ANP de nouer un dialogue franc et honnête avec des figures représentatives du mouvement citoyen (Hirak), des partis et des forces politiques et sociales qui le soutiennent», afin de trouver, précisent-ils « au plus vite, une solution politique consensuelle en mesure de répondre aux aspirations populaires légitimes qui s’expriment quotidiennement depuis bientôt trois mois» indiquent-ils. Depuis le 13e vendredi de mobilisation, le cours des évènements s’intensifie, au rythme des nouvelles donnes et informations dont celles citées auparavant, outre depuis samedi soir, les réactions des partis et acteurs politiques, notamment sur la lettre précitée de Benyellès-abdennour-Ibrahimi. À cela vient s’ajouter, depuis hier, outre le fort message lancé par la forte mobilisation des étudiants à l’occasion de leur journée, le 19 mai, l’annonce, de la visite qu’effectue, depuis hier, le général Ahmed Gaïd Salah à la 4e Région militaire à Ouargla, a indiqué un communiqué du ministère de la Défense nationale.
À cette occasion, Le général de Corps d’armée procèdera, lors de cette visite, «à la supervision des tirs de contrôle, conformément à la directive opérationnelle» précise la même source, avant d’ajouter qu’il présidera également «des réunions d’orientation avec les cadres et les personnels de la 4e Région militaire», ajoute le MDN.
Une visite que tout le monde attendra de voir, si elle sera ponctuée par un discours de Gaïd Salah, dans lequel, il apportera des réponses voir des messages, à ce qui a été au centre de l’actualité ces deux dernières semaines, et plus précisément depuis la mobilisation des deux derniers vendredis du mouvement populaire pacifique, exigeant le départ des 3B, l’annulation des élections, pour aller sur la voie du changement du système politique en place, par l’ouverture d’un dialogue sur la phase de transition pour l’édification d’un État de droit et une Algérie libre et démocratique, comme le revendiquent, plus de 22 millions d’Algérieness et d’Algériens, chaque vendredi, depuis le 22 février dernier.
Karima Bennour