Le refoulement depuis le début de l’année par les services de Douanes de centaines d’animaux d’élevage pour des raisons sanitaires a suscité la réaction des autorités françaises venant de soumettre les exportations vers l’Algérie à de nouvelles mesures de contrôle et de prévention pour endiguer la propagation des maladies animales.
A cet égard, le ministère français de l’Agriculture vient de promulguer une instruction « spécifique » au marché algérien où sont édictées les conditions que les organismes exportateurs doivent suivre pour les bovins destinés à l’Algérie. Ayant pour objet « exportation de bovins issus de cheptels qualifiés A vis-à-vis de l’IBR vers l’Algérie », l’instruction émanant de la sous-direction des affaires sanitaires européennes et internationales relevant du ministère français de l’agriculture a pour objectif de rappeler « les règles de transport des bovins issus de cheptels qualifiés A vis-à-vis de l’IBR depuis leur exploitation d’origine jusqu’à leur arrivée en Algérie et indique le test qui doit être utilisé pour l’épreuve sérologique IBR effectuée avant le départ des animaux ».
Pour précision, l’IRB ou la « Rhinotrachéite infectieuse bovine » est une maladie provoquée par l’herpesvirus bovin de type 1 (BHV-1) qui touche essentiellement les bovins. « L’une des particularités du virus est de pouvoir persister sous forme latente chez des animaux porteurs asymptomatiques qui, à l’occasion d’un stress ou d’un traitement médical, peuvent réactiver et excréter de nouveau le virus, contaminant ainsi les autres animaux du troupeau », notent des services français spécialisés en maladies animales.
De janvier à mars 2015, faut-il rappeler, quelque 893 animaux au total, dont 470 génisses, 239 taurillons d’engraissement et 184 caprins, importés de France ont été interdits d’entrer sur le territoire national après avoir été diagnostiqués positifs à l’IRB selon un bilan rendu public par la Direction des services vétérinaire du Département d’Abdelkader Kadi. Afin de freiner la retransmission de la pandémie mais aussi pour ne pas perdre le marché algérien, stratégique pour la filière bovine hexagonale avec des exportations moyennes atteignant jusqu’à 50 000 têtes par an, le ministère français de l’Agriculture a mis en œuvre ces nouvelles mesures pour préserver la bonne santé des bovins destinés au marché algérien. Dans le document en question, les services français notent que « les autorités vétérinaires algériennes nous signalent un nombre important de bovins issus de cheptels qualifiés A vis-à-vis de l’IBR qui sont trouvés porteurs d’anticorps contre cette maladie à leur arrivée en Algérie » et, de poursuivre que, vue sa sensibilité, « ce dossier a failli entraîner la fermeture temporaire du marché algérien aux bovins français ».
Par ailleurs, depuis ce premier 1er juin 2015, est-il encore noté, « le test ELISA compétitif fondé sur la glycoprotéine virale gB devra être utilisé pour effectuer l’épreuve sérologique à laquelle les bovins à exporter vers l’Algérie doivent être soumis moins de trente jours avant le départ, à compter de la date de prélèvement ».
Mourad Allal