Place (d’emblée on soulignera que ce ne sera pas du gâteau) aux petits «Aiglons» maliens après une entrée en matière diversement interprétée. Qui impose quelques interrogations : Un point de pris ou un de perdu ?
C’est la question qu’ont dû se poser, à tête reposée et fort légitimement d’ailleurs, nos «Olympiens» à l’arrivée de leur duel d’entrée pour le compte de la CAN 2015 qualificative pour les J.O 2016 de Rio de Janeiro, où ils ont dû finalement se contenter d’un match nul somme toute équitable sur le vu de la prestation des deux sélections qui ne se sont pas, comme tout le monde le prévoyait, livrées à fond, laissant ainsi le suspense perdurer tout au long du temps réglementaire. Comme l’ont renvoyé fidèlement les images de la télé, Algériens et Egyptiens, se montrant trop prudents. Jouant presque la peur au ventre.
Crainte de se mettre en difficulté. De perdre tout court, la défaite étant, comme on le sait interdite. D’une part, et le derby n’est plus à présenter et toujours placé sous le signe de l’émotion, on dira d’un chauvinisme exacerbé, au regard des opinions respectives, d’autre part, en termes de chances de survie dans un groupe «B» où le plus dur n’a pas encore commencé.
Pendant que, par exemple, le joueur Abdellaoui, exprimait ses «regrets» ainsi que ceux de ses camarades de n’avoir «pas cru suffisamment en leurs chances et raté une belle opportunité de l’emporter et envisager la suite de la compétition avec plus de sérénité, devant un adversaire qui n’aura pas été un foudre de guerre, et tout compte fait prenable», son coach, Shurmann, est d’un tout autre avis, lui qui estime, que «l’équipe a bien fait son travail ».
En somme «c’est un bon point d’engrangé (…) Ce n’est pas un ratage.» Une prestation d’ensemble jugée «satisfaisante.» Non sans toutefois insister qu’«il y avait de la place pour une victoire n’eut été l’envie de trop bien faire» de ses poulains qui confondront vitesse et précipitation, comme sur ce raté de Meziane qui avait au bout du pied la balle du second but.» Une façon comme une autre de se projeter déjà sur le test malien de cet après-midi avec un os «bien préparé».
Un onze malien dompté finalement par le super favori nigérian et qui jouera, on l’imagine, son va-tout à l’occasion s’il veut éviter des adieux prématurés, lui qui est pourtant présenté comme un des candidats les plus sérieux (il aura montré, mené 3-0 au tableau d’affichage à la mi-temps, de grosses ressources en tout cas en seconde période qu’il dominera entièrement avant de revenir au score, 3-2 au final) et de passer tout près d’une remontée spectaculaire.
C’est pourquoi, le sélectionneur Suisse de l’Algérie, a très vite tourné la page égyptienne et mis le cap sur une seconde sortie déjà décisive car en mesure de décider du sort de Ferhat (il aura fait une grosse impression chez les observateurs et parmi les nombreux recruteurs européens ayant fait le déplacement du Sénégal en quête d’éventuelles pépites) et ses camarades dans la course à un des trois billets mis en jeu pour monter dans l’avion menant à la capitale brésilienne. Un test qu’ils devront négocier positivement. Loin de cette prudence excessive de début de rencontre face aux petits pharaons et que ne saurait expliquer seule la lourde et torride chaleur qui les écrasera autant que leurs vis-à-vis du jour.
Un grand quart d’heure à laisser l’initiative (une erreur à ne pas refaire face à un onze du Mali décidé à se racheter) à l’adversaire pour ensuite entrer laborieusement dans les débats en laissant le soin au joueur usmiste, Ferhat, perdu dans la défense adverse et seul attaquant à aller la taquiner de près et qui verra heureusement ses efforts récompensés en répondant, à sa manière et sur une belle action individuelle, à Kahraba (auteur de la réalisation égyptienne à la 54e sur un oubli de la charnière centrale à la suite d’un coup franc et qui ne se fera prier pour exécuter un Salhi n’appréciant pas d’avoir été abandonné aussi malencontreusement) et remettre les pendules à l’heure.
Rétablir l’équilibre au tableau d’affichage. Aujourd’hui, et face à une des meilleures écoles africaines du moment, une de ses valeurs les plus sûres ou ce qui se fait de mieux actuellement à ce niveau d’âge, les Amokrane et consorts savent ce qui les attend.
Ce qu’il faudra faire pour espérer passer le cap sans dégâts éventuels. En nous offrant largement mieux que cette décevant 1ère mi-temps et cette triste nullité (0-0) face à l’Egypte où les deux sélections, restées dans leurs petits souliers et se craignant mutuellement, ont passé 45 minutes à se neutraliser à n’en plus finir au milieu du terrain. En concentrant tous leurs efforts dans un secteur certes stratégique qui auront dépeint négativement sur la qualité du jeu produit.
Avec une prise de risques (il faudra se montrer beaucoup plus entreprenant et réaliste devant et emballer la rencontrer pour espérer tenir en respect un adversaire qu’on imagine en quête de rachat et animé de la volonté de faire oublier l’échec nigérian) minimum. Et le risque, le danger permanent de céder à tout moment derrière, la réalisation égyptienne étant la parfaite illustration que la meilleure défense reste l’attaque. En ne comptant toutefois pas sur le seul Ferhat qui, au passage, a su montrer la voie mais a manqué terriblement de soutien.
A l’image de cette aphonie de Meziane dont on attend une réaction en retrouvant le chemin du but dès cette seconde et tellement décisive sortie où tout le groupe, déjà dos au mur, se doit de se montrer solidaire. Solide dans tous les compartiments du jeu devant un vis-àvis au bagage technique impressionnant doublé d’un potentiel physique appréciable qu’il essayera d’imposer dans une bataille qui risque de s’avérer déséquilibrée si le gardien Salhi, qui aura sûrement beaucoup de travail aussi bien dans sa surface de vérité que dans sa cage, et sa protection rapprochée venaient à manquer de vigilance, la moindre erreur se payant chèrement à ce niveau.
Dimanche, dans leur entame du tournoi, les petits «Fennecs », s’ils ont montré quelques lacunes, en jouant notamment la prudence à outrance, ont rassuré leur coach et leur public par une réaction d’orgueil qui leur a permis de revenir très vite dans le match en allant chercher le point du nul qui leur permet de mieux entrevoir la suite de la compétition. D’aborder dans de meilleures dispositions (mentales entre autres) cet obstacle malien sûrement pas de tout repos certes, mais loin d’être insurmontable.
Avec un bon moral (on est loin des incertitudes nées des joutes préparatoires où ils n’ont pas montré grand-chose, voire particulièrement déçu), les Khenniche and Co semblent être maintenant dans le bon couloir. Plus sûrs en leurs forces après avoir forcé au respect une sélection égyptienne loin d’être tombée de la dernière pluie, et une relative (on attend bien sûr mieux) bonne prestation, montré de belles choses même si le résultat a laissé les supporters sur leur faim, ils entrouvrent les portes de l’espoir.
En gardant intactes leurs chances même s’il leur faudra un succès impératif pour éviter les calculs d’épicier et jouer leur avenir sur le 3e match avec un Nigeria paraissant intouchable sur ce qu’ils ont produit justement contre le Mali. Gagner aujourd’hui et réduire au maximum les risques de mauvaises surprises s’ils ne veulent pas rentrer trop tôt à la maison et perdre leur pari (ils en ont fait la promesse) de s’inviter à la grande messe du sport universel.
En se montrant concentrés, intraitables en défense, omniprésents dans l’entrejeu et, surtout, efficaces en attaque, la rentrée de Derfelou, qu’on dit enfin rétabli et prêt au combat, ne fera que du bien. C’est, on insiste du côté du staff technique, les clefs pour faire le plein de points et rester en course. Gagner pour éviter les regrets. C’est possible. Aussi sûrement que l’est toujours le rêve olympique. Dans le camp vert, on y croit fermement.
A.A.