Écrit par Saïd B.
Le judo algérien poursuit sa régression au point où nos judokas n’arrivent même pas à atteindre des étapes avancées lors des manifestations aussi bien continentales que mondiales. La preuve vient d’être mise en relief, une fois de plus, à Bakou (Azerbaïdjan) où nos deux représentants Lyès Bouyacoub (61 kg) et Fethi Nourine (67,3 kg) ont été éliminés prématurément lors des Championnats du monde qui prennent fin aujourd’hui.
D’abord, il y a eu l’élimination, dimanche dernier, de Fethi Nourine qui a été battu dès le troisième tour par le Coréen An Changrim, qui a terrassé les meilleurs judokas au monde dans cette catégorie de poids avant de s’adjuger la médaille d’or.
Le judoka Fethi Nourine a remporté ses deux premiers combats avant de s’incliner dans le troisième, face au Coréen An Changrim, le futur médaillé d’or dans cette catégorie.
Versé dans la poule «C», Nourine a commencé par dominer l’Américain Alexander Turner, avant d’enchaîner avec le Monténégrin Nikola Gusic. D’ailleurs, précocement éliminé, Nourine (27 ans) n’a pas pu prétendre aux matchs de classement, pour essayer d’accrocher la 5e place.
Ensuite, il y a eu le deuxième et dernier représentant algérien dans ces Mondiaux 2018, à savoir Lyès Bouyacoub, qui a été éliminé mardi dernier, au premier tour de la poule «B», après sa défaite par Ippon contre le Tchèque Michal Horak.
Un combat expéditif, réglé en seulement 2 minutes et 12 secondes, au terme desquels le Tchèque a réussi à obtenir la note suprême (Ippo), se qualifiant ainsi au deuxième tour. Une déception pour Bouyacoub (33 ans), qui compte parmi les athlètes les plus expérimentés du judo algérien et sur lequel le directeur technique national Salim Boutebcha plaçait de grands espoirs.
L’année 2005, la référence
L’élimination prématurée de nos deux représentants montre, si besoin est, une fois de plus, que les responsables du judo algérien ont bien failli à leur mission, et ce, depuis l’année 2005.
En effet, durant cette année-là, nos représentants Abderrahmane Benamadi (81 kg) et Soraya Haddad
(48 kg) se sont illustrés lors des championnats du monde qui se sont déroulés au Caire en Egypte en arrachant, respectivement la médaille d’argent et de bronze. Depuis, notre judo n’a pu se hisser au plus haut niveau. Lors des derniers championnats d’Afrique qui se sont déroulés à El Menzah en Tunisie, au mois d’avril dernier, nos 19 athlètes (10 messieurs et 9 dames) ont terminé les épreuves individuelles et par équipes à la deuxième place, avec un total de 16 médailles : 4 or, 3 argent et 9 bronze, derrière la Tunisie (5 or, 4 argent et 6 bronze), au moment où le Maroc a complété le podium, avec 4 or, 3 argent et 3 bronze. Là nos athlètes ont perdu leur titre africain !
On remarque par contre, la progression de nos voisins et notamment les Tunisiens et les Egyptiens qui ne nous laissent aucune chance de nous imposer à l’échelle continentale. Un vrai signe de la déperdition de notre judo. A deux ans des jeux Olympiques de Tokyo, les voyants sont au rouge dans cette discipline dans notre pays.
Que les responsables de cette discipline ainsi que la tutelle prennent leur responsabilité pour revoir toute la stratégie et en particulier celles de la formation, de la gestion et de l’organisation pour être au diapason de ce qui se fait en mieux à l’échelle planétaire.
On ne se voit pas rééditer l’exploit de Pékin avec les médailles de Benikhlef (argent) et Haddad (bronze). Les temps on changé depuis.