Quel sera le sort des trois otages détenus au nord du Mali par le GSPC pendant près de 9 mois ? La question se pose après l’embuscade meurtrière de Tinzaouatine et le repli de ses auteurs en Mali qui chercheront sûrement un autre refuge pour éviter toute poursuite éventuelle de l’Armée algérienne après “l’offre” du Mali.
Si les négociations se poursuivent encore du côté espagnol, la Mauritanie maintient toujours sa position. Cela fait maintenant plus de huit mois et demi que les deux humanitaires espagnols sont toujours gardés en otages par le GSPC.
Ils sont entre les mains de Hamid Abid, alias Abou Zeïd, “émir” de katibat Tarek-Ibn-Ziad qui active au sud et dans la région du Sahel.
Albert Vilalta (35 ans) et Roque Pascual (50 ans) ont été enlevés le 29 novembre 2009 avec leur collègue Alicia Gamez dans la région de Nouadhibou en Mauritanie, seule Alicia Gamez avait été libérée le 10 mars pour “des raisons humanitaires”.
Au début, ils étaient près de 9 étrangers enlevés pour être ensuite relâchés contre des rançons, selon des sources proches du dossier, mais Abou Zeïd détient toujours les deux otages espagnols et maintient ses conditions contre leur libération ; il réclame toujours la libération de salafistes mauritaniens détenus à Nouakchott. selon une source proche du dossier, les otages sont toujours séquestrés au nord du Mali.
La semaine passée, le ministre des affaires étrangères espagnol, Miguel Angel Moratinos, s’est rendu en visite “surprise” à Nouakchott où il s’est entretenu pendant plus d’une heure avec le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. La position de la Mauritanie est claire.
“Il n’est pas question de libérer de présumés terroristes d’Al-Qaïda pour obtenir la libération d’otages occidentaux”, a affirmé le ministre mauritanien de la Défense Hamadi Ould Baba Ould Hamadi, dans une interview accordée à l’AFP.
“Nous ne libèrerons aucun terroriste. C’est une question de principe. Ce serait mettre en jeu la sécurité de notre pays et de notre population”, a déclaré le ministre.
Les diplomates espagnols intensifient les négociations sous la pression des ravisseurs qui n’ont pas donné d’ultimatum, mais s’inquiètent sur leur état de santé vu leur âge d’autant que l’otage relâché, l’Italienne Philomène Kabouré, a insisté pour que les États concernés travaillent à la libération rapide des deux derniers otages “car il fait très chaud, en ce moment dans cette région désertique du Mali”, a-t-elle témoigné.
le nouvel élément dans l’affaire des otages, c’est sûrement le repli, après l’embuscade, des terroristes qui seront obligés dans leur fuite de déplacer avec eux leurs otages vers d’autres refuges du moment que l’armée algérienne aurait obtenu le droit de traquer le GSPC.
Michel Germaneau, un touriste français de 78 ans enlevé au Niger, se trouve lui aussi entre leurs mains, mais rien n’a infiltré sur son sort, si ce n’est la déclaration de Bernard Kouchner, ministre français, qui a évoqué son cas en déclarant à la presse : “Il y a un homme dont on ne parle pas. Il est au Mali et a 78 ans.
Nous faisons tous nos efforts pour le libérer”, a-t-il assuré sans autres détails.
Déjà pierre Camette, l’otage français qui a été enlevé au Mali, a été libéré en échange de la libération de 3 terroristes détenus au Mali sous la pression du gouvernement français.
Selon une source proche du dossier, le GSPC exige la libération de terroristes qui activaient sous l’émirat de Mokhtar Belmokhtar, actuellement en “trêve”. Ces terroristes sont impliqués dans certains attentats contre des ressortissants étrangers et l’attaque contre le siège de l’ambassade d’Israël.
Abou zeïd veut récupérer ces terroristes mauritaniens à défaut d’une rançon vu leur expérience dans le domaine et leur connaissance du terrain devant le recul du recrutement qui l’a poussé, dernièrement, à recruter des mercenaires. Et pour réactiver la région du Sahel, les Mauritaniens et les maliens constituent le noyau de katibat Sahara.
NEïLA B.