Après les attentats de Paris : résolution anti-Daech au Conseil de sécurité

Après les attentats de Paris : résolution anti-Daech au Conseil de sécurité

Après les attentats et attaques terroristes, de l’hôtel Radisson, à Bamako, Mali, avant-hier, et une semaine avant, ceux de Paris, précédés de 24 heures auparavant par l’attentat à la voiture piégée à Beyrouth, alors que des années durant la barbarie terroriste frappe l’Irak et depuis près de cinq ans, la Syrie et la Libye, le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) a réussi enfin dans la soirée de vendredi passé, à adopter à l’unanimité une résolution pour lutter contre « une menace mondiale sans précédent pour la paix internationale et la sécurité ».

L’attaque terroriste contre l’hôtel Radisson, situé au cœur de la Capitale malienne Bamako, après l’intrusion de terroristes armés, usant notamment de voiture avec plaque diplomatique a fait 21victimes et des blessés de différentes nationalités. Hier, Moscou a annoncé que six ressortissants russes ont trouvé la mort dans l’attaque de l’hôtel Radisson à Bamako. Selon la porte-parole des AE russe, les victimes russes étaient tous des employés de la compagnie aérienne russe Volga-Dnepr. La responsable russe, Maria Zakharova a fait savoir hier matin que les victimes russes « ont péri dans les premières minutes de l’attaque contre l’hôtel Radisson ». Par ailleurs, trois personnes suspectées d’avoir participé à l’attaque terrible de Radisson sont « toujours activement recherchées» selon une source de sécurité malienne citée par des médias locaux et étrangers. Il s’agirait, vraisemblablement d’un groupe terroriste bien entraîné qui a lancé l’attaque terroriste contre les employés et les logeurs de l’établissement hôtelier, Radisson, dont l’objectif selon des experts était de faire le plus de victimes et semer la terreur. L’assaut donné par les forces de sécurité maliennes soutenues par des éléments français et américains, a duré près de huit heures, trois terroristes ont été abattus et leur nationalité reste inconnue, selon les médias locaux et étrangers.

Dans la soirée, un Conseil des ministres s’est réuni, en session extraordinaire, au Palais de Koulouba, sous la présidence du chef de l’Etat malien Ibrahim Boubacar Keïta. Parmi les décisions et mesures prises au terme de cette réunion, l’instauration de l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire malien, rentré en vigueur à minuit dans la soirée de vendredi, pour une durée de dix (10) jours. Un deuil national de trois, jours a été décrété à travers l’ensemble du territoire malien, et ce à compter de demain, à partir de minuit. S’exprimant tard dans la nuit de vendredi à samedi, le président malien a indiqué que « 21 personnes ont trouvé la mort dans l’attentat » soulignant par ailleurs que l’instauration de l’état d’urgence à travers le pays « permettra de renforcer les moyens juridiques des autorités administratives compétentes » pour rechercher et procéder à « l’arrestation de terroristes qui seraient en cabale et leurs complices éventuels ».

Par ailleurs, dans la soirée, les membres du Conseil de sécurité des Nations unies sont arrivés à avaliser une résolution sur la lutte contre le terrorisme. Texte proposé par la France, à propos duquel, après son adoption par le Conseil de sécurité, l’ambassadeur russe à l’ONU, Vitaliï Tchourkine a déclaré que la délégation française avait inclus «des corrections importantes faites par la Russie» avant d’ajouter que le monde devrait, maintenant, se mettre à faire des «pas concrets». La résolution demande à l’ensemble des états de consolider et de consentir d’avantage d’efforts en matière de lutte contre le terrorisme. Le document appelle à « redoubler et coordonner » les efforts contre les « principaux groupes extrémistes internationaux » et précise, faut-il le souligner, que « la lutte contre le terrorisme doit être menée dans le cadre du Droit international ». La résolution «demande aux états qui en sont capables de prendre toutes les mesures nécessaires, en conformité avec le Droit international, et en particulier avec la charte de l’ONU, sur les territoires contrôlés par daech en Syrie et en Irak». Il est précisé dans le dit document onusien que l’organisation terroriste Daech «constitue une menace globale et sans précédent pour la paix internationale et la sécurité» lit-on.

La résolution adoptée à l’unanimité souligne également « la nécessité de coordonner » les actions militaires entre les gouvernements des pays qui ont commencé à mener des opérations de lutte antiterroriste. L’ambassadeur syrien auprès de l’ONU, Bashar Jaâfari, a fait remarquer juste avant le vote du document onusien condamnant Daech proposé par la France, que le texte aurait dû être adopté « il y a longtemps ». Il a déclaré, dans ce sens, « bienvenue à tous ceux et à toutes celles qui se sont finalement réveillés et qui ont rejoint le club de la lutte contre les terroristes» a précisé le diplomate syrien. Par son adoption, les pays engagés dans les frappes aériennes contre les terroristes de Daech, notamment en Syrie et en Irak ont obtenu un soutien politique « important pour leurs opérations militaires » soulignent des observateurs avérés. Faut-il encore que les acteurs influents sur la scène internationale pointe leurs viseurs, sur les soutiens du terrorisme, sur les plans, politique, logistique et financier ainsi que médiatique.

Karima Bennour

Une résolution compatible avec l’approche algérienne

Ladoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution appelant à l’action contre l’organisation autoproclamée «Etat islamique» (EI/Daech), a été saluée par plusieurs pays notamment l’Algérie qui a réaffirmé la nécessité d’une «réponse globale», appelant les pays à s’unir entre eux. À la suite de récents attentats terroristes commis dans différentes capitales du monde, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité vendredi une résolution proposée par la France, permettant à tous les états qui le peuvent à «prendre toutes les mesures nécessaires» pour lutter contre l’EI. L’Algérie pour une «réponse globale et unie» Toujours soucieuse quant à la sécurité nationale et régionale, l’Algérie à travers le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a soutenu la résolution avant même son adoption.  En effet, dans une interview accordée au quotidien français le Monde, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a estimé qu’aller aux Nations unies est la «meilleure solution», faisant référence à la proposition de la France. «Nous pensons qu’il faut une réponse globale du monde civilisé face  au phénomène Daech. Je sais que le président Hollande veut saisir l’ONU pour  qu’une résolution sur la lutte contre le terrorisme soit adoptée», a-t-il dit au quotidien.

L’Algérie a, par sa forte expérience dans la lutte contre le terrorisme dans la région du Maghreb,  jugé «nécessaire» que l’ensemble des pays «jouent le jeu dans cette affaire». Cette position va dans le même sens de plusieurs pays, qui appellent à une union  pour contrer  l’organisation terroriste, jugeant «impératif que les pays s’unissent pour le combattre et pour rétablir les équilibres», ajoutant qu’il faut avoir cette vision «globale» et «se mettre d’accord pour que chaque pays fasse de la lutte contre le terrorisme sa première priorité».

Samedi, le président russe Vladimir Poutine a joint sa voix aux autres appelant à une «large coopération internationale» car «c’est la seule façon de faire face à cette menace».  Dans le même contexte, le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des états arabes, Abdelkader Messahel, a fait savoir que l’»approche algérienne dans ce cadre constitue désormais un modèle mondial …», ajoutant que l’Algérie a toujours été présente lorsqu’il s’agissait de la coordination entre les états et avec les Nations unies». L’Algérie avait proposé, lors du sommet du Conseil de paix et sécurité de l’UA de Nairobi en 2013, la tenue d’une conférence africaine en 2016 sur le financement du terrorisme visant à «inscrire la question du tarissement des sources de financement du terrorisme dans l’agenda de la prochaine Assemblée générale de l’ONU et négocier un protocole supplémentaire dans la convention de lutte antiterroriste relatif au financement du terrorisme».L’initiative algérienne a pour objectif, selon  Messahel, d»introduire les sources de financement du terrorisme dans la convention des Nations unies de lutte antiterroriste qui doit être adaptée suite aux développements survenus dans le monde».