Décapités, les partis de l’ex-Alliance présidentielle tentent, les uns après les autres, de se reconstruire en sortant du vide organique dans lequel les a plongés la mise en détention provisoire de leurs chefs respectifs. Après le FLN et le RND, c’est au tour du parti de Amar Ghoul, en attendant que le MPA de Amara Benyounès, lui, trouve un successeur.
Nawal Imès – Alger (Le Soir) – Déjà boiteuse depuis quelques mois, l’Alliance présidentielle, formée autour de l’ancien président de la République, vole en éclats. Aucun chef des quatre partis qui la constituaient n’a échappé à l’opération de lutte contre la corruption.
Les uns après les autres, Ahmed Ouyahia, Djamel Ould Abbès, Amara Benyounès et, dernièrement, Amar Ghoul sont tous mis en détention provisoire pour des faits graves.
Après avoir encaissé le coup et tenté de résister à la zone de turbulences qu’ils traversent, le FLN puis le RND ont procédé au remplacement de leurs secrétaires généraux. Si le premier a choisi une élection qui s’était déroulée dans un climat de grande tension, le RND a fait plus simple en plébiscitant son nouveau secrétaire général par intérim.
Le parti de Amar Ghoul emprunte la même voie. Désarçonné par la mise en détention provisoire de son premier responsable , le parti tente, néanmoins, de se reconstruire. C’est ainsi que le bureau politique s’est réuni en session extraordinaire sous la présidence de Benrabah Benmira, chargé de gérer les affaires courantes de TAJ, en attendant l’élection du successeur de Amar Ghoul.
Le bureau politique, conformément à l’article 30 du règlement intérieur du parti, a pu constater la vacance du poste pour cause d’« empêchement ».
Suite à ce constat, il a été décidé de convoquer une session extraordinaire du conseil national pour le 2 août prochain avec, à l’ordre du jour, l’élection d’un successeur de Amar Ghoul. Ce dernier aura la charge de gérer les affaires du parti, en attendant la tenue d’un congrès.
Le parti assure que, pour le moment, aucune candidature ne se précisait, affirmant que le bureau était en attente de ces dernières. Le nom de la ministre de l’Environnement avait circulé.
Fatma-Zohra Zerouati a aussitôt démenti l’information, affirmant que la rumeur n’avait aucun fondement et que la présidence du parti ne faisait pas partie de ses projets. Le parti puisera dans son réservoir de cadres celui qui présidera à sa destinée, dans une conjoncture politique des plus particulières.
Les événements semblent, en effet, se précipiter et les partis politiques seront très certainement appelés à se positionner au sujet de la présidentielle mais, auparavant, au sujet du processus de dialogue que le chef de l’Etat compte mener au plus vite.
D’ailleurs, le parti se positionne, d’ores et déjà, en faveur de ce dernier, estimant qu’il était l’unique voie de sortie de crise.
Le parti ne cache, évidemment, pas son ambition d’en être un acteur. Pour ce faire, il doit obligatoirement passer par la case réorganisation interne, avant de se projeter dans l’avenir.
N. I.