Sa restauration est une urgence vitale car, selon Abane Lehlal de la Conservation des forêts, il y a danger sur la population.
Le 22 juillet dernier, un incendie s’est déclaré à partir de Dar Nacer pour se propager vers le Parc national de Gouraya (PNG) et a ravagé tout sur son passage. Pas moins de 167 hectares de couvert végétal ont été ravagés par les flammes. Fort heureusement, l’incendie ne s’est pas propagé vers la partie orientale du parc, qui est un fort couvert végétal et qui recèle un patrimoine archéologique important mais aussi le port pétrolier. Autrement, les conséquences auraient été nettement plus dramatiques.
Le parc, un site protégé et classé par l’Unesco, a été créé en 1984. D’une superficie de 2 080 ha, il s’étend sur 12 km et abrite 15 sites historiques et 9 sites pittoresques. Mais il est souvent objet d’incendies qui le ravagent, comme celui survenu le 22 juillet dernier.
L’image du site après l’incendie
Près d’un mois après l’incendie, on s’est rendu sur les lieux. C’est une image de désolation qui s’offre à nous : une partie du paysage est amputée ; le paysage, jadis verdoyant et sublime, a été noirci par cet incendie dévastateur. S’il est vrai que les sites touristiques, tels le Cap Carbon, les Aiguades, l’hôtel des Cimes et le mausolée de Yemma Gouraya sont épargnés par les flammes, il n’en demeure pas moins que les dégâts restent très importants. Il est vrai aussi que le bilan aurait été plus dramatique si l’incendie s’était propagé vers la partie orientale du parc et plus singulièrement vers le port pétrolier. Le pire a été évité grâce, il faut le dire, aux efforts des soldats du feu, la Conservation des forêts et le concours des citoyens, qui s’étaient spontanément proposés pour prêter main forte aux agents du PNG, aux forestiers et aux éléments de la Protection civile. Le manque de moyens et des effectifs conjugués à l’absence de stratégie de prévention et de lutte contre ce genre d’incendie de la part des pouvoirs publics ont rendu la tâche ardue aux pompiers et aux éléments du PNG et de la Conservation des forêts.
Face à des incendies d’une telle ampleur, la situation exigeait, expliquera-t-on, des lances antifeu et, pourquoi pas, de canadairs. En sus du déclenchement du plan Orsec en engageant les moyens des autres entreprises telles que Sonatrach et le port. D’ailleurs, l’association écologique Nemla est montée au créneau, une semaine après l’incendie, pour organiser une action de protestation sur le site sous le mot d’ordre “Randonnée non contente” afin de dénoncer “le laxisme des pouvoirs publics”. Une mobilisation citoyenne, qui n’a pas échappé aux autorités locales, qui se sont empressées de prendre des décisions, est à l’origine du projet de restauration du site.
Un projet de restauration du site à l’étude
En effet, un projet de restauration est actuellement à l’étude à la Conservation des forêts de la wilaya de Béjaïa. Il s’agit, selon Abane Lehlal, d’une grande campagne de reboisement du site en octobre prochain. Selon ce responsable, il y a danger sur la population. Le risque en hiver de chutes de pierres et d’inondations est à craindre. D’où l’inquiétude des pouvoirs publics.
On apprend que la direction du PNG a organisé, la semaine passée, avec la Conservation des forêts et le mouvement associatif, une rencontre pour voir les voies et moyens à entreprendre pour la restauration du site. L’idée d’une pépinière, apprend-on, afin d’accélérer la reprise du couvert végétal et une campagne de reboisement des espaces consumés par le feu a germé lors des débats et a été retenue par les participants. Nous avons tenté d’en savoir un peu plus à ce sujet auprès de la direction du PNG, mais en vain. “L’intérimaire du directeur est sur le terrain. Dès qu’il rentre, je lui transmettrai le message pour qu’il vous contacte”, nous a-t-on répondu.